Cancer de la vessie

La paroi interne de la vessie est tapissée de cellules transitionnelles qui sont à l'origine de la majorité des cancers de la vessie.


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La paroi interne de la vessie est tapissée de cellules transitionnelles qui sont à l'origine de la majorité des cancers de la vessie. L'évolution et la prise en charge dépend énormément du caractère invasif de la tumeur. On peut distinguer le cancer superficiel de la vessie du cancer invasif. Si le cancer superficiel reste de bon pronostic, le cancer invasif de la vessie est bien plus grave et nécessite des traitements agressifs.

Épidémiologie

Incidence

Le cancer de la vessie est une tumeur fréquente. En 2000, 10700 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France, parmi lesquels un tiers des cancers de la vessie sont liés au tabagisme. L'incidence de ce cancer occupe en France le sixième rang par sa fréquence parmi les cancers.

Mortalité

Il représente 3, 5 % des décès par cancer.

Population touchée

L'âge moyen est de 65 ans. Il touche 4 hommes pour 1 femme, mais ce taux évolue au fur et à mesure que l'impact du tabagisme chez la femme se fait sentir.

Facteurs de risque

Les facteurs facilitants principaux sont le tabac et certains carcinogènes chimiques. A ce titre le cancer de la vessie peut être reconnu comme une maladie professionnelle.

Les principales substances industrielles en cause sont :

D'autre part on retrouve à l'origine du cancer de la vessie certains médicaments (phénacétine, cyclophosphamide) ou un irradiation pelvienne. Les lésions de bilharziose urinaire peuvent dégénérer en lésions malignes de type cancer épidermoïde de la vessie, cette parasitose se retrouvant essentiellement en Égypte et en Afrique de l'Ouest .

Il existe aussi une nephropathie tubulo-intertitielle endémique dans la région des Balkans, qui peut se complique en cancer urothéliale. Cette maladie résulte d'une intoxication alimentaire par une mycotoxine, l'ochratoxine A, produite par un champignon des céréales.

Plusieurs mutations sur certains gènes augmentent le risque de cancer de la vessie, surtout sur le gène p63[2], le gène codant pour le récepteur du facteur de croissance épidermique[3], mais aussi d'autres gènes.

Diagnostic

Symptômes

Les éléments cliniques évoquant une tumeur cancéreuse de la vessie sont peu spécifiques. On note en premier lieu l'hématurie micro ou macroscopique, la dysurie, les signes d'infection urinaire à urine claire, les infections urinaires récidivantes. L'altération de l'état général et les douleurs marquent fréquemment un stade avancé de la maladie.

Les symptômes cliniques nécessitent une confirmation avec réalisation

Bilan d'extension

Le cancer de la vessie se développe à partir de la muqueuse interne de la vessie. En absence de traitement, la maladie couvre au-delà de la muqueuse à travers la paroi de la vessie, dissémine au travers des vaisseaux lymphatiques vers les ganglions du petit bassin, et au travers des veines dans la totalité de l'organisme. Le bilan d'extension sert à connaitre le stade exacte de la maladie, d'appliquer le traitement le mieux adapté et d'estimer le pronostic de la maladie.

Anatomopathologie

Il existe différents type anatomo-pathologiques de tumeur maligne de la vessie. Le terme cancer de la vessie correspond au carcinome de la vessie. Il en existe trois formes :

Les lésions non carcinomateuses correspondent aux lymphomes, sarcomes et tumeus neuro-endocrines de la vessie dont le traitement diffère des carcinomes.

Classification

Le grade G1 G2 G3

La classification TNM-UICC 2002

T (Tumeur)

N (Adénopathies régionales)

M (Métastases à distance)

Classification des tumeurs superficielles de la vessie

Le comité de Cancérologie de l'Association Française d'Urologie a défini une classification des tumeurs superficielle de la vessie[5]. Cette classification sert à distinguer trois stades pour lesquels le risque de rechute à 5 ans et de décès à 10 ans se distinguent nettement.

RISQUE EVOLUTIF CANCER SUPERFICIEL DE LA VESSIE RISQUE DE PROGRESSION A 5 ANS RISQUE DE DECES PAR TUMEUR A 10 ANS
Groupe 1 :

risque faible

pTa G1 unique

pTa G1-G2 non récidivant à trois mois

7.1 % 4.3 %
Groupe 2 :

risque intermédiaire

pTa G2 multifocal

pTa multirécidivant pTa G3, pT1 G2 unique

17.4 % 12.8 %
Groupe 3 :

risque élevé

pT1 G3

pTis diffus pT1 multifocal pT1 récidivant à moins de 6 mois

41.6 % 36.1 %

Le pronostic

Les facteurs pronostiques sont :

La survie à 5 ans des formes situées à la vessie est de 60 % quel que soit T. Elle est indépendante du type de traitement local. La survie à 5 ans des formes avec extension ganglionnaire pelvienne est de 5 à 25 % selon l'importance de l'atteinte ganglionnaire. La survie à 5 ans est de 10 à 15% chez les patients traités par chimiothérapie[6]. La majorité des décès sont observés dans les 2 ans suivant le diagnostic.

Les formes métastatiques ont un très mauvais pronostic, avec une durée de survie proche d'un an[7].

Méthodes Thérapeutiques

La chirurgie

Résection transurétrale de vessie

La cystectomie

Si au cours de l'intervention, le chirurgien observe un envahissement ganglionnaire important ou une extension de la tumeur aux organes de voisinage, il est envisageable que la cystectomie ne soit pas réalisée.

Le curage ganglionnaire

Le curage ganglionnaire (curage ilio-obturateur) sert à connaître l'extension de la maladie et par conséquent son pronostic. il a aussi un intérêt curatif. En effet, la découverte de cellules cancéreuses dans les ganglions du bassin signe une extension de la maladie au-delà de la vessie ce qui est de mauvais pronostic. Dans ce contexte l'ablation de ces ganglions sert à prolonger la survie des patients[8][9]

La radiothérapie externe

Elle délivre par 4 faisceaux d'irradiation, 45 Gy dans le pelvis puis 20 Gy sur la loge vésicale, en 6 à 7 semaines avec un accélérateur linéaire de 15 MV. L'association radio chimiothérapie combine la radiothérapie et une chimiothérapie (à base de cisplatine 25 mg/j et de 5-FU 1000 mg/j). L'ARC semble supérieur à la radiothérapie seule en termes d'efficacité. La curiethérapie vésicale est quasiment abandonnée.

La radiothérapie est aussi indiquée à titre antalgique sur des métastase (s) osseuse (s).

La chimiothérapie et l'immunothérapie

Traitement endo-vésical

Le traitement endovésical comprend soit une immunothérapie par BCG (dont l'efficacité reste controversée sur le pronostic final[10]), soit une chimiothérapie par mitomycine C[11]. L'interféron alpha est à l'étude.

Traitement systémique

La chimiothérapie est parfois utilisée dans plusieurs situations :

Pour la chimiothérapie par voie systémique les molécules efficaces dans le cancer de la vessie sont le cisplatine, le méthotrexate, la vinblastine, l'adriamycine, le paclitaxel et la gemcitabine. Actuellement, le protocole de référence en situation adjuvante et métastatique est le protocole GC (gemcitabine cisplatine) [12]. Ce protocole est équivalent au protocole MVAC en termes d'efficacité. Il est moins toxique. La vinflunine peut etre utilisée en deuxième ligne après echec d'une chimiothérapie à base de platine[13]

La chimiothérapie associée à la radiothérapie peut combiner le cisplatine et le 5FU.

Stratégie thérapeutique

Les stratégies thérapeutiques présentées sont issues des recommandations de l'EMSO (Société Européenne d'Oncologie Médicale.

Les tumeurs superficielles pTa-pT1-pTis

Tumeurs de faible risque selon la classification de la CCAFU

Le traitement de référence est la résection trans-urètrale de vessie complète. la surveillance comprend :

Tumeurs de risque intermédiaire selon la classification de la CCAFU

Le traitement de référence est la résection trans-urètrale de vessie complète suivie soit d'une chimiothérapie intra-vésicale post opératoire précoce ou d'un instillation endo-vésicale adjuvante. la surveillance comprend :

Tumeurs de haut risque selon la classification de la CCAFU

Le traitement de référence comprend une résection trans-urétrale de vessie complète suivie peut-être de biopsies de réévaluation puis d'une immunothérapie intra-vésicale par BCG (protocole 6+3 et entretien souhaitable). La surveillance comprend :

Pour les lésions à haut risque la cystectomie doit être envisagée en cas de récidive précoce malgré les instillations de BCG.

Les tumeurs infiltrantes situés

Quand la tumeur envahit le muscle de la vessie (detrusor) le traitement doit être plus agressif. Les moyens mis en œuvre dépendront de l'extension de la maladie dans la vessie (atteinte du muscle, atteinte de la paroi de la vessie, extension de la maladie au delà de la vessie), de la présence de ganglions métastatiques. L'état de santé du patient est aussi important, car il ne permet pas forcément de réaliser le traitement le plus efficace. Le traitement de référence des tumeurs infiltrantes situées est l'ablation chirurgicale de la vessie (ou cystectomie). Au cours de la chirurgie, on procède à un curage ganglionnaire étendu. Quand cette chirurgie n'est pas envisageable elle peut être remplacée par une radio-chimiothérapie.

Quand la tumeur est limitée à la vessie, le traitement de référence est la cystectomie complète précédée d'un curage ganglionnaire étendu.

Si l'état de santé du patient ne permet pas de réaliser cette chirurgie, la chirurgie peut être remplacée par un traitement exclusif par radiothérapie associé à une chimiothérapie. La réalisation d'une chimiothérapie avant la chirurgie doit être envisagée pour tous ces patients. S'il cette chimiothérapie n'est pas réalisée, une chimiothérapie après la chirurgie doit être envisagée.

Les tumeurs métastatiques

Le traitement de référence en situation métastatique est une chimiothérapie de type gemcitabine-cisplatine. Ce traitement sert à prolonger la survie et diminuer les symptômes liés à la maladie chez certains patients. Les signes associés à l'évolution locale de la maladie, comme l'hématurie peuvent quelquefois être contrôlés par l'exérèse de la vessie, nommée "cystectomie de propreté" ou une irradiation pelvienne.

La vinflunine est parfois utilisée en deuxième ligne après échec d'une chimiothérapie à base de platine[13]

Références

  1. Lamm SH, Engel A, Penn CA et als. Arsenic cancer risk confounder in southwest Taiwan data set, À peu près Health Perspect, 2006;114 :1077-1082
  2. Urist MJ, Di Como CJ, Lu M-L et als. Loss of p63 expression is associated with tumor progression in bladder cancer, Am J Pathol, 2002;161 :1199-1206
  3. Chow NH, Chan SH, Tzai TS et als. Expression profiles of ErbB family receptors and prognosis in primary transitional cell carcinoma of the urinary bladder, Clin Cancer Res, 2001;7 :1957-1962
  4. Deserno WM, Harisinghani MG, Taupitz M, Urinary bladder cancer : preoperative nodal staging with ferumoxtran-10-enhanced MR imaging, Radiology, 2004;233 :499-556
  5. Irani J, Bernardini S, Bonnal JL, et al. Tumeurs urothéliales : recommandations du Comité de cancérologie de l'Association française d'urologie. Prog Urol 2004;14 :959-96.
  6. H. von der Maase, L. Sengelov, J. T. Roberts, S. Ricci, L. Dogliotti, T. Oliver, M. J. Moore, A. Zimmermann, and M. Arning. Long-Term Survival Results of a Randomized Trial Comparing Gemcitabine Plus Cisplatin, With Methotrexate, Vinblastine, Doxorubicin, Plus Cisplatin in Patients With Bladder Cancer J Clin Oncol 23 : 4602 - 4608.
  7. Kaufman DS, Shipley WU, Feldman AS, Bladder cancer, Lancet, 2009;374 :239-249
  8. Adsan O, Baltaci S, Cal C, et al. Reliability of frozen section examination of external iliac, hypogastric, and obturator lymph nodes during radical cystectomy : a multicenter study. Urology 2007;69 :83-6.
  9. 3. Lebret T, Hervé JM, Yonneau L, et al. Étude de la survie après cystectomie pour cancer de vessie. À propos de 504 cas. Prog Urol 2000;10 :553-60.
  10. Shahin O, Thalmann GN, Rentsch C et als. A retrospective analysis of 153 patients treated with or without intravesical bacillus Calmette-Guerin for primary stage T1 grade 3 bladder cancer : recurrence, progression and survival, J Urol, 2003;169 :96-100
  11. Sylvester RJ, Oosterlinck W, van der Meijden AP, A single immediate postoperative instillation of chemotherapy decreases the risk of recurrence in patients with stage Ta T1 bladder cancer : a meta-analysis of published results of randomized clinical trials, J Urol, 2004;171 :2186-2190
  12. Moore, Malcolm J., Winquist, Eric W., Murray, Nevin, Tannock, Ian F., Huan, Susan, Bennett, Katherine, Walsh, Wendy, Seymour, Lesley Gemcitabine Plus Cisplatin, an Active Regimen in Advanced Urothelial Cancer : A Phase II Trial of the National Cancer Institute of Canada Clinical Trials Group J Clin Oncol 1999 17 : 2876
  13. Bellmunt J, Theodore C, Demkov T, et al. Phase III trial of vinflunine plus best supportive care compared with best supportive care alone after a platinum-containing regimen in patients with advanced transitional cell carcinoma of the urothelial tract. J Clin Oncol 2009;27 :4454-4461.

Voir aussi

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