Retraite
Un actif prend sa retraite quand il arrête, habituellement définitivement, de travailler.
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Page(s) en rapport avec ce sujet :
- Ce système de cumul emploi retraite est ouvert à compter de l'âge légal où la liquidation de la pension de retraite est atteint, soit habituellement 60 ans.... (source : avocats)
- ... A âge de départ semblable, la pension de retraite est moins élevée... le montant de la pension s'en fait sentir dans le nouveau système.... (source : amicale-isica-vosges.over-blog)
Un actif prend sa retraite quand il arrête, habituellement définitivement, de travailler[1].
L'essentiel de ses revenus proviendra alors d'une rente le plus fréquemment viagère, de son patrimoine accumulé au cours de la vie active, d'une aide sociale accordées aux plus vieux, etc.
Chaque société à ses propres coutumes, peut-être inscrites dans une loi, fixant les conditions dans lesquelles on peut (diverses conditions d'âge, de participation financière à un dispositif légal, état de santé, maternité, handicap, invalidité... ) ou même on doit (limite d'âge) prendre sa retraite, et les sommes qui seront versées. Des dispositifs de financement sont mis en place dans la majorité des pays, fondés sur
- l'aide sociale
- la solidarité professionnelle (base de la retraite par répartition)
- l'épargne (retraite par capitalisation, assurance-vie, ... )
mélangés en proportion variables
Dans l'histoire, la retraite qui était un phénomène rare et court[Quand ?]. Avec l'allongement de l'espérance de vie, elle est devenue au XXIe siècle une perspective incertaine[réf. nécessaire].
Dans certains pays le financement des pensions de retraite (et d'autre part des frais d'hospitalisation et de dépendance) pose des problèmes économiques et politiques ardus et des problèmes d'équité inter-générationnelle[réf. nécessaire], surtout pour ceux qui connaissent une période de «papy boom» tandis que la retraite par répartition y a une grande importance.
Historique
Initialement, la retraite faisait intervenir la solidarité familiale : les retraités qui ne pouvaient plus travailler étaient pris en charge par leur famille, dans la majorité des cas leurs enfants.
Au Moyen Âge, dans les abbayes bénédictines[réf. nécessaire], les serviteurs laïques de certaines abbayes percevaient des pensions (en argent ou en nature) quand l'âge ne leur permettait plus d'exercer leur charge. Quelquefois même les veuves pouvaient continuer à percevoir ces pensions[réf. nécessaire].
Le versement d'une retraite prend son essor en Europe au XIXe siècle, en réponse de Bismarck à l'agitation sociale. Elle se généralise au XXe siècle avec l'allongement de l'espérance de vie.
Différents dispositifs de retraites
Plusieurs grands principes de fonctionnement, qui peuvent être combinés, existent.
Ils font intervenir des contraintes règlementaires (l'État impose le dispositif de retraite) et des décisions personnelles. Les individus, selon leur prédilection pour le présent, leur insouciance ou alors leur irresponsabilité, et d'autre part la confiance qu'ils ont dans le fonctionnement du dispositif et dans sa gestion (en France, par les partenaires sociaux), peuvent agir sur :
- le choix de la répartition de la consommation au cours de la vie : ils peuvent se former une épargne qui complètera leur pension ;
- le choix de leur âge de départ en retraite dans les limites règlementaires.
Les deux grand axes d'analyse (indépendants) sont , d'une part si le régime est organisé suivant les contributions (à cotisation définie) ou de l'objectif de pension à verser (à prestation définie), d'autre part si il est provisionné (capitalisation) ou s'il ne l'est pas (répartition).
Prestations définies ou cotisations définies
Dans un régime à cotisations définies, des règles fixent les montants de cotisation ; ce peut être un simple pourcentage du salaire, ou un montant librement fixé par le cotisant ; des seuils, des plafonds, des bonus et des éléments de dégressivité ou de progressivité peuvent intervenir. Le montant des pensions versées n'est pas a priori connu, et n'est par conséquent pas garanti : elles seront constatées au moment de leur liquidation, selon le rendement constaté des cotisations, du nombre de pensionnés, de leur durée de vie réelle ou prévisionnelle, etc. Pour le calcul des pensions à verser, on se base sur ce que le futur pensionné a accumulé comme points de retraite ou sur son compte notionnel[2]. Ainsi les pensions peuvent fluctuer suivant les conditions économiques et sociales (surtout la démographie) : il y a par conséquent un risque pour le retraité ; les pensions peuvent baisser en terme réels, ou alors en valeur nominale. Si le régime fonctionne par répartition (voir infra), les pensionnés et les actifs sont solidaires ; les retraités voient leur revenu évoluer suivant les cotisations, par conséquent des conditions économiques.
Un régime à prestations définies vise un montant de pension, et ajuste les versements réclamés aux cotisants selon cet objectif. C'est le cotisant qui supporte la majeure partie des risques. Le risque pour les pensionnés ne disparait pas pour tout autant, mais il change de nature : si le gestionnaire a pris des engagements qui s'avèrent irréalistes, il peut faire faillite, au risque (pour les retraités) de voir la pension disparaitre purement et simplement (ou, au mieux, de se voir imposer une réduction des pensions) [3]. Si le régime fonctionne par répartition (voir infra), les pensionnés et les actifs ne sont pas solidaires : le revenu des retraités est protégé, ce sont les actifs qui, seuls, engrangent les bénéfices d'une croissance plus forte ou subissent les conséquences d'une crise ou d'un choc démographique.
Un régime réel peut combiner des éléments de «cotisations définies» et de «prestations définies». Il peut, par exemple, fixer les cotisations (cotisations définies), puiser dans la masse ainsi constituée pour alimenter des prestations définies (des minima sociaux, des majorations pour différentes situations... ), et répartir le reste.
La retraite par répartition
La caractéristique principale d'un tel régime est de n'être pas provisionné : il ne dispose pas en capital de quoi payer ce qu'il doit aux pensionnés (et a fortiori pas les futurs pensionnés). Les pensions de retraite sont financées par des cotisations, obligatoires, basées sur les revenus professionnels des travailleurs actuels. Des caisses de retraite, fréquemment par profession, assurent la vision des cotisations (somme peut-être augmentée d'autre produits : subventions de l'état ou de l'entreprise, compensations inter-caisses, ... ) et le paiement des pensions (diminuées d'autres charges : frais administratifs, compensations inter-caisses, ... ) les deux sommes étant par définition identiques[réf. nécessaire].
En pratique, les régimes réels ne sont jamais purement par répartition : occasionnellement(rare), pour tenir compte des variations démographiques (anticipation d'une hausse du ratio nombre de pensionnés / nombre de cotisants), ils forment des réserves (on est alors en présence d'une retraite partiellement par capitalisation collective) ; plus souvent, ils s'autorisent un recours à l'endettement (qui permet d'augmenter les pensions actuelles, au détriment des pensions futures).
La retraite par capitalisation
La retraite par capitalisation fonctionne sur le principe d'une accumulation individuelle ou collective d'un stock de capital (une épargne), par des prélèvements sur les revenus des futurs retraités (cotisations) au cours de leur vie active, qui servira à financer les retraites de ces mêmes retraités. A tout moment l'épargne et le montant des pensions sont équivalents : le régime est provisionné.
Cette épargne peut être gérée individuellement (l'individu gère lui-même son épargne-retraite) ou collectivement (l'État, l'entreprise ou un organisme spécialisé, nommé fonds de pension, collecte et épargne une partie du revenu des travailleurs). Le dispositif peut-être complètement libre ou (partiellement) obligatoire.
Les sommes en jeu sont énormes, le marché et ses intervenants sont toujours beaucoup surveillés par les autorités. D'une part, les sommes épargnées se retrouvent en bourse (capital des grandes entreprises cotées), dans la spéculation, dans le financement des emprunts d'état et autres obligations ; d'autre part, les pensions ont un rôle économique et social majeur (revenus, et par conséquent consommation, des retraités).
Les différences entre les dispositifs par capitalisation et par répartition
Certains économiste libéraux estiment que la différence n'est pas si principale : un dispositif par répartition peut, par une vue de l'esprit, être reconnu comme un fond de pension par capitalisation dépourvu de capital et de garantie, ou, symétriquement, un dispositif par capitalisation peut être reconnu comme un dispositif par répartition garanti par une provision dûment constatée[4]. En effet, de même que dans un dispositif d'assurance-dommage classique les primes équilibrent peu ou prou les sommes versées au titre des dommages[5], la majeure partie des pensions que verse un fond de pension provient en réalité des primes que versent les futurs retraités au titre de leur futur pension, et seule la différence entre les deux flux contribue à la variation de capital du fond. En égalisant les deux flux le capital reste immuable et ne fait que comptablement changer de mains (les futurs retraités achètent le capital social aux pensionnés). Dans ces conditions spécifiques, si le capital n'était pas (ou plus) là, le dispositif pourrait continuer à fonctionner, les primes payant toujours les pensions : il serait uniquement devenu un dispositif par répartition.
Cette nette différence de principe a néenmoins des conséquences pratiques non négligeables
- un dispositif par répartition est obligatoirement obligatoire, car personne de sensé n'aurait envie d'adhérer volontairement à un tel dispositif si une alternative existe[6], et il est même interdit de le proposer (les lois et règlements imposent[réf. nécessaire] un provisionnement à 100% des régime de retraite facultatifs, c'est à dire, exigent qu'ils fonctionnent par capitalisation -- au moins sur le plan collectif, par contre du point de vue de chaque participant le lien entre ses versements et sa pension peut être assoupli). Inversement un dispositif par capitalisation peut rester facultatif ; mais il peut aussi être partiellement obligatoire, si on souhaite exiger des travailleurs qu'ils prennent des dispositions pour assurer leur propre retraite, ou encore si on souhaite utiliser le dispositif comme support pour des politiques de redistribution.
- Un dispositif par répartition peut fonctionner sans capital, son instauration ne réclame qu'une simple décision, ce qui permet de les fonder et de verser des pensions sans délais et même dans des circonstances calamiteuses (l'embryon du dispositif français actuel a ainsi été fondé en 1941 par le Régime de Vichy). Au contraire, un dispositif par capitalisation ne peut rien verser tant que son capital n'est pas complétement constitué ;
- Pour des versements semblables, la capitalisation ajoute les revenus éventuels du capital et les éventuelles plus-values, ce qui représente un bonus substantiel. Le rendement brut de la capitalisation est par conséquent significativement meilleur que celui de la répartition pure[réf. nécessaire]...
- ... mais le capital représente une tentation pour les escrocs et les gouvernement chroniquement désargentés, il peut aussi se perdre en cas de mauvaise affaires, de crise, de faute de gestion ou alors de fraude des gestionnaires[7]. Le dispositif par capitalisation peut par conséquent complètement ou partiellement se transformer dispositif par répartition, ce qui à l'extrême (perte de capital trop importante comparé aux engagement de pensions) le conduirait à la faillite à moins d'obtenir une mesure compensatrice (réduction des engagements de pensions par exemple). Sans aller jusque là, la disparition d'une fraction du capital réduit en proportion le bonus de revenu que ce capital représente, par conséquent diminué l'avantage du fonds comparé à ses concurrents ou un dispositif par répartition.
Ce dernier risque est réel, des cas se produisent régulièrement. Il forme la principale critique contre la retraite par capitalisation : on met ainsi en avant le cas des ménages américains qui se sont retrouvé sans pension suite à la faillite d'Enron. La crise financière de 2008 a aussi renforcé les critiques contre des pensions de retraites qui dépendraient de la fluctuation boursière.
Pour l'éviter, il convient que l'épargne soit positionnée sur des produits sûrs ; les gestionnaires des fonds de retraite placent le plus souvent les fonds de retraite en diversifiant leurs placements et en investissant sur des produits à rendement et risque élevés pour les jeunes salariés (actions), et des produits de moins en moins risqués et volatiles (obligations) au fur et à mesure que la date de la retraite approche (gestion intertemporelle optimisée).
différences macroéconomiques
Pour les États, la fondation d'un dispositif par répartition compense la destruction d'un dispositif par capitalisation, destruction dont ils sont responsables (en Europe) par l'inflation et les deux guerres mondiales, mais qui peut se produire même dans un environnement stable par fraude ou crise. Cela sert à pallier les conséquences sociales, mais ne remplace pas le capital absent.
Si ce capital n'existe pas, l'économie générale du pays en souffre. Si ce capital existe, il est aux mains des futurs pensionnés dans le cas de la capitalisation, ce qui leur est favorable[8] (au détriment des autres capitalistes) et a des conséquences industrielles : détenteurs d'une part importante du capital des sociétés cotées, les fonds de pension ont une influence sur les politiques de ces sociétés (localisation, politique sociale, arbitrage entre court terme et long terme, management, ... ) [9]. Inversement, en cas de dispositif par répartition, le capital est dans d'autres mains, riches nationaux ou étrangers : fonds souverains, fond de pensions étrangers ; par exemple, la part du capital des société du CAC 40 détenue par les fonds de pension américains a été estimée entre 28 et 40 %[9]. Il en résulte des craintes sur l'équilibre économique entre l'Union européenne et les États-Unis, qui nourrit des inquiétudes sur la souveraineté des États européens.
Au niveau de l'économie générale, les différences sont plus discutées. Elles dépendent de quantités de facteurs, liés à la démographie (même pour la capitalisation), aux variations du taux d'épargne (la capitalisation s'ajoute-t-elle ou se substitue-t-elle aux autres épargnes ?), au niveau de croissance, au type de placement utilisé pour une capitalisation, aux risques (dont celui d'instabilité politique) etc. Un dispositif par capitalisation permet d'augmenter la quantité d'épargne d'un pays, et par conséquent de financer davantage d'investissement, ce qui augmente la productivité et par conséquent les revenus totaux à long terme ; mais elle diminué la consommation[réf. nécessaire], par conséquent la demande, par conséquent l'attrait des investissements, pour un effet inverse. Globalement, la capitalisation serait au pire neutre comparé à la répartition, au mieux un peu favorable[8], par conséquent en accroître la part serait un pari sans risque.
Le débat porte aussi sur le terrain politique. À gauche, les critiques sont vives contre le dispositif par capitalisation [10], qu'on accuse surtout de déstabiliser la répartition par réduction de ressources[11] et on y préfère nettement la répartition. On reproche aussi au dispositif par capitalisation de creuser les inégalités car facilitant les personnes ayant les moyens d'épargner pour leur retraite tandis que le dispositif par répartition est présenté comme un dispositif de solidarité générationnelle. De l'autre coté du spectre politique les positions sont moins tranchées.
Le cas spécifique des dispositifs octroyés
Dans ce genre de dispositif, l'employeur finance par lui-même et grâce à la totalité de ses revenus, les retraites de ses anciens employés.
C'est le cas des pensions de retraite de la fonction publique française : l'État ne cotise pas pour les retraites des fonctionnaires ; il peut les financer au moyen de tous ses revenus (impôts, taxes, …). On considère qu'il n'y a pas de risque de financement pour l'État, et par conséquent qu'il n'est pas indispensable pour l'État de se former une épargne de précaution, quoique les exemples de la Grèce ou encore de l'Argentine démontrent le contraire.
Les dispositifs de retraite par pays
Devenue une perspective particulièrement probable pour chaque individu, la retraite génère des incertitudes du fait de son horizon ingénéralement lointain (plusieurs dizaines d'années).
L'augmentation de l'espérance de vie pose la question du financement des retraites. Une majorité des États de l'Union Européenne, sauf l'Allemagne, l'Italie (57 ans), et la Grande bretagne où l'âge légal de la retraite est fixé à 60 ans ont fait le choix de retarder les départs à la retraite (situé dans la majorité des pays européens à 65 ans). Cependant la moyenne pour l'Union européennne est fixée à 59, 9 ans à cause des différences de régimes et du taux de travail des séniors qui reste peu élevé. [12], [13]. D'autre part, l'entrée sur le marché du travail se fait plus tard, avec l'augmentation de la durée des études.
Les dispositifs en vigueur sont particulièrement variés, avec une combinaison en part variable de solidarité nationale (assurant une pension minimale) financée par l'impôt, de répartition, et de capitalisation (élément dont l'importance est généralement plus grande dans les pays anglo-saxons).
En Belgique
Une notion fréquemment utilisée en Belgique dans les débats sur les retraites (appelées "pensions") est celle des "trois piliers de la pension", auxquels nous pouvons ajouter un quatrième moins fréquemment cité.
- Premier pilier
Ce premier pilier forme les pensions légales payées par l'État. Le financement de ces pensions est assuré par les cotisations sociales prélevées auprès des employeurs et des travailleurs et est basé sur le principe de répartition (les cotisations d'aujourd'hui payent les pensions d'aujourd'hui et les cotisations de demain payent les pensions de demain). [14]
- Deuxième pilier
Ce deuxième pilier correspond aux pensions complémentaires financées par des cotisations patronales extralégales versées auprès d'assurances-groupes ou de fonds de pension. [15]
L'employeur conclut ici un contrat, lequel prévoit chaque année le versement d'une cotisation de pension complémentaire pour les salariés. Les primes versées par l'employeur peuvent être complétées par une cotisation des travailleurs qui peuvent ainsi se former un patrimoine complémentaire. [16] Quant aux travailleurs indépendants exerçant leur activité en personnes physique, ils pourront aussi profiter du 2ème pilier par le biais de la pension libre complémentaire pour travailleurs indépendants (PLCI). Dans ce cas, ils financeront eux-mêmes leur retraite, en étant encouragés par l'État. Cet encouragement prend la forme d'une réduction de l'impôt retenu sur leur revenus professionnels
- Troisième pilier
Le troisième pilier représente les pensions complémentaires individuelles (épargnes pensions, assurance vie, etc). [17]
- Quatrième pilier
Le quatrième pilier reprend le patrimoine qu'on forme soi-même pour ensuite en tirer profit : le financement de sa propre maison, l'achat d'une résidence secondaire, les propriétés dont des revenus locatifs sont tirés, la valeur de sa propre entreprise, les plans de stock-options de ceux qui travaillent dans une multinationale, les comptes d'épargne, les portefeuilles de titres contenant actions et obligations, etc. [18] Le terme 4ème pilier comme outil spécifique de financement de la retraite n'est pas accepté par tous. En effet, quelle que soit sa nature, l'épargne personnelle acquise au long d'une vie n'a pas pour but unique de financer la retraite, au contraire des 3 premiers piliers dont l'appellation n'existe que parce qu'ils financent une retraite et rien d'autre.
En France
La retraite par répartition est l'héritière des dispositifs d'assurance mutuelle entre travailleurs, adossés aux syndicats. Mais jusqu'en 1936, il n'y avait pas de revendication forte pour la mise en place d'un régime légal commun[réf. nécessaire], comme institué en Allemagne à la fin du XIXe siècle. La CGT elle-même, puissante à l'époque, préférait une meilleure paye immédiate à une hypothétique retraite, puisqu'en réalité l'âge d'une hypothétique retraite était le plus souvent supérieur à l'espérance de vie des ouvriers [réf. nécessaire] et que les rares vieux invalides pouvaient être pris en charge par des caisses professionnelles, qui s'étaient développées parallèlement aux syndicats et avec les mêmes hommes au cours du XIXe siècle. Des accords professionnels, par branche ou alors par entreprise (comme à la SNCF), mettaient en place des règles, telles qu'un âge de départ et , en particulier, une cotisation des employés avec contribution de l'employeur.
D'autre part, ce n'est qu'avec la forte inflation et la crise économique des années 30 que les dispositifs de retraite par capitalisation ou épargne montrent des limites[19].
Le régime de Vichy reprend l'exemple allemand, celui de Bismark pour la stabilité sociale (garantir une retraite à l'ouvrier pour l'associer à l'ordre social et couper l'herbe sous le pied des révolutionnaires) et celui de Hitler pour le contrôle des syndicats (prendre le contrôle de leurs ressources financières) : par la loi du 14 mars 1941, le secrétaire d'État au travail René Belin institue la retraite par répartition[20].
La nouvelle IVe République en garde certains principes, mais les branches professionnelles reprennent leur autonomie : à côté du nouveau régime général, les régimes spécifiques sous contrôle paritaires (égalité employés-employeurs) perdurent et même se développent.
Cette autonomie reste envisageable tant que les caisses sont financièrement saines, mais elle ne résiste pas à la montée du chômage et en particulier au choc démographique : conçu pour consommer la totalité des ressources apportées par le plein emploi en faveur de retraités peu nombreux, le dispositif devient déficitaire et cesse d'être réellement par répartition. La croissance molle ne permet plus d'absorber spontanément la hausse de la somme des pensions promises, et la voie de la hausse des cotisations est bloquée par le chômage qu'elles provoquent. Le choix de recourir à l'emprunt creusent le «trou de la sécu», et il faut faire appel au contribuable. L'État, qui a lui-même contribué à la dégradation des comptes, se pose en sauveur, mais désormais les flux monétaires de la sécurité sociale seront soumis à une loi spécifique, en échange de quoi l'État met à contribution le contribuable via la CSG et la CRDS.
Le dispositif par répartition est prépondérant en France, il est géré par une quantité d'organismes dits Caisses de retraite ou Caisses d'assurance vieillesse, avec deux étages.
- la retraite de base des salariés (à l'exception des fonctionnaires d'état) est assurée par la totalité des caisses sous l'égide de la sécurité sociale (ou retraite du régime général). Les cotisations sont abondées par des subventions de l'État, elles-même alimentés par des impôts créés pour ce motif (une partie de la CSG et de la CRDS) [réf. nécessaire].
- des caisses paritaires pour la retraite complémentaire des salariés ou des cadres ou d'une façon plus générale professionnelles pour les travailleurs indépendants[réf. nécessaire] alimentées par des cotisations portant sur la part des revenus dépassant le plafond de la sécurité sociale (2 885 € mensuels en 2010).
En 2010, le gouvernement français qui avait prévu une simple réflexion en vue d'une réforme ultérieure (après 2012), avance son calendrier sous la pression de la crise et fait passer une loi réformant le dispositif en faisant passer l'âge légal de départ à la retraite de 60 ans à 62 ans et [21].
En 2008, la part du PIB consacré au financement des retraites était de 13, 8%. Mais le ratio actifs cotisants/retraité est passé de 4 en 1960 à 1, 8 en 2010 ; et il serait de 1, 2 en 2050. D'autre part, force est de souligner qu'à 60 ans, l'espérance de vie moyenne est de 82 ans. La réforme proposée en 2010 sur le départ à la retraite à 62 ans permettrait de diminuer le déficit des cotisants, de 15 milliards en 2020 sur 40 et de 37 milliards en 2050 sur 97[22].
Autres pays d'Europe
Les Systèmes de retraite en Europe ont fait l'objet de réformes dans les années 90 et 2000 qui ont eu pour la majorité comme objectif d'augmenter la part des retraites par capitalisation, comme ce fut le cas pour le Système de retraite en Allemagne et le Système de retraite en Espagne, ou dans une moindre mesure outre-Manche, le Système de retraite au Royaume-Uni étant déjà basé en grande partie sur les fonds de pension.
En Espagne, l'âge théorique du départ de la retraite est fixé à 65 ans. Fin janvier 2010, le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero, a proposé de retarder cet âge à 67 ans[23]. Le Pacte de Tolède de 1995 garantit cependant que l'essentiel de salariés peuvent partir avant.
En Allemagne, si la retraite se fait habituellement par répartition, une dose plus large de capitalisation a été introduite en 2001, mais cette réforme est freinée par le fait que la retraite par répartition reste plus avantageuse que dans les pays voisins. Un salarié allemand qui part avec 35 ans de cotisation à 63 ans ne subit une décate de 7% tandis que dans la même situation, le dispositif de retraite en France lui imposera une décote pour années manquantes de 5% par année, soit 10% en 2010 et 20% après la réforme des retraites en 2010.
Aux États-Unis
Aux États-Unis, le dispositif des retraites par répartition, qui est membre de la sécurité sociale (en anglais Social Security), a été fondé au cours du New Deal des années 1930 sous la présidence de Franklin Roosevelt[réf. nécessaire]. La Grande Dépression qui commença en 1929 mit en difficulté la retraite par capitalisation. Le dispositif de retraites a été créé dans l'objectif de protéger les personnes âgées contre la misère. En 2005, ce dispositif apporte plus de la moitié de leurs revenus aux deux tiers des retraités du pays[réf. nécessaire]. Au début de son second mandat, George W. Bush a souhaité mettre en place une semi-privatisation, ce qui a génèré l'opposition de l'AARP, organisation représentant 35 millions de retraités américains[24]. Le projet a été rejeté par le Congrès.
Au Canada
Au Chili
Au Chili, l'économiste José Piñera a réalisé une transition d'un dispositif par répartition à un dispositif par capitalisation.
Autres pays
À la fin de l'année 2006, 28 pays avaient mis en place un dispositif de retraite par capitalisation : 11 en Amérique latine (surtout le Chili, où celle-ci est obligatoire depuis la dictature de Pinochet [25]), 12 en Europe centrale et orientale et 5 dans le reste du monde[26]. L'Argentine, qui avait instauré ce dispositif dans les années 1990, sous Carlos Menem, est cependant revenue à un dispositif de retraites par répartition en 2008 suite à une réforme du gouvernement de Cristina Kirchner [25].
La vie au cours de la retraite
Énormément plus qu'une question d'argent et de planification financière, se préparer pour «la vie de retraité» nécessite aussi une préparation psychologique. La sécurité financière apporte certes la quiétude, mais elle ne règle pas tout. Peu importe les projets ou les voyages qu'on compte réaliser, la retraite nous oblige à nous redéfinir : du jour au lendemain, la routine où s'inscrivait un certain nombre d'habitudes disparaît. A titre d'exemple, on se demande comment on occupera notre temps et comment on pourra continuer de se sentir utile. Comme le travail occupe une très grande partie de notre vie, même ceux et celles qui attendaient avec impatience la retraite devront s'adapter à leur nouveau rythme de vie, trouver des projets dans lesquels ils se sentiront accomplis, s'investir dans de nouvelles sphères de la société, etc. [27]
Les retraités peuvent choisir de se déplacer vers des lieux géographiques dont le climat est reconnu comme plus agréable. Par exemple aux États-Unis en Floride, et en France sur la Côte d'Azur. Ils sont de plus en plus nombreux à s'installer au moins partiellement à l'étranger. Aux États-Unis, le phénomène de migration des retraités est important et on nomme «snowbirds» les retraités des États du Nord qui choisissent d'aller dans le Sud l'ensemble des hivers ou se s'y s'installer définitivement pour leur retraite[28].
Une partie des retraités s'installent dans des maisons de retraite.
Notes et références
- En pratique le principe général admet des exceptions : certains dispositifs de retraite permettent peut-être à un retraité de continuer ou reprendre une activité rémunératrice, dont les revenus peuvent même occasionnellementdépasser sa pension.
- http ://www. cor-retraites. fr/IMG/pdf/doc-53. pdf
- http ://www. cor-retraites. fr/IMG/pdf/doc-1251. pdf
- par exemple Quelle théorie pour l'État social ? Christophe Ramaux, surtout les notes 15 et 16
- même si l'assureur dispose habituellement à tout moment de quoi faire face aux sinistres qu'il couvre, sous forme de capital propre, d'engagement personnel des sociétaire dans le cadre d'une assurance mutuelle, ou de contrats de réassurance.
- exemple d'avis d'un organisme d'obédience syndicale, l'ARCAF, relatif à un régime par répartition facultatif français, le COREM (ex CREF) http ://cids-cref. net/iso_album/principales_recommandations_arcaf_mars_2008. pdf
- par exemple le fond de pension d'Enron était peu diversifié et positionné en actions d'Enron. Il s'est par conséquent retrouvé ruiné par la faillite de cette société.
- http ://www. cor-retraites. fr/IMG/pdf/doc-195. pdf
- http ://www. cerna. ensmp. fr/Documents/PNG-EtudesFev01. pdf Les fonds de pension Vers un nouveau capitalisme ?
- http ://harribey. u-bordeaux4. fr/travaux/retraites/retraites-altereco2010. pdf article de Jean-Marie Harribey pour alternatives économiques, n°291, mai 2010
- http ://alternatives-economiques. fr/blogs/gadrey/2010/03/15/vive-l%E2%80%99impot/ Jean Gadrey
- Voir Tableau 6, page 145, «Les dispositifs de retraite en Europe à l'épreuve des changements démographiques», INSEE, Les dispositifs de retraite en Europe, 2004.
- «Tous les pays européens ont mis en œuvre des réformes de leurs dispositifs de retraite, pour parvenir à garantir aux retraités de demain un remplacement convenable de leurs revenus d'activité dans des conditions d'équilibre financier des régimes de retraite publics comme privés.», «Les dispositifs de retraite en Europe à l'épreuve des changements démographiques», INSEE, Les dispositifs de retraite en Europe, 2004
- Bernard Demonty, Arena : "les pensions seront payées", Dans Le Soir, Jeudi 27 novembre 2008, p. 6
- Bernard Demonty, Arena : "les pensions seront payées", Dans Le Soir, Jeudi 27 novembre 2008, p. 6
- Robert Van Beek, Quels sont les quatre piliers de notre pension ?, 15 :08 - 03/10/2007 Copyright © L'Echo. be
- Bernard Demonty, Arena : "les pensions seront payées", Dans Le Soir, Jeudi 27 novembre 2008, p. 6
- Robert Van Beek, Quels sont les quatre piliers de notre pension ?, 15 :08 - 03/10/2007 Copyright © L'Echo. be
- Dossier retraites du CÆS du CNRS, CÆS magazine n°67, avril-mai-juin 2003, page 15 [1]
- Philippe Simonnot, L'erreur économique, Comment économistes et politiques se trompent et nous trompent, rapporté par Herodote. net : [2]
- http ://www. lemonde. fr/societe/article/2010/04/12/age-de-la-retraite-montant-des-pensions-les-cles-pour-comprendre_1332310_3224. html
- David Larousserie, Retraites : les chiffres font débat, Sciences et Avenir, n°763, pages 74 à 78.
- L'Espagne adopte un plan d'austérité et la retraite à 67 ans, 29-01-2010. Consulté le 1 février 2010
- Le Monde, 21/01/2005
- Manuel Riesco, Séisme sur les retraites en Argentine et au Chili, Le Monde diplomatique, décembre 2008
- [pdf]The Chilean model : taking reconstitu forward, globalpensions. com
- Apprécier à plein sa retraite
- Voir Wikipédia anglais et
Coates, Ken S. ; Healy; Robert and Morrison, William R. “Tracking the Snowbirds : Seasonal Migration from Canada to the U. S. A. and Mexico. American Review of Canadian Studies, Volume 32, Issue 3 October 2002, pp. 433-450.
Happel, S. K. and Hogan, T. D. “Counting Snowbirds : The Importance of and the Problems with Estimating Seasonal Populations” Population Research and Policy Review; Vol. 21, No. 3, 2002; pp. 227-240.
Longino, Charles F;, Jr. ; Marshall, Victor W. ; Muillins, Larry C. and Tucker, Richard D. “On the Nesting of Snowbirds : A Question about Seasonal and Permanent Migrants”. The Journal of Applied Gerontology, Vol. 10, No. 2, June 1991, pp. 157-168.
Manulife Investments “Snowbirds Following the Sun”, Oct. 2006, 6 pp.
McLeman, Robert A. and Hunter, Lori M. “Migration and Adaptation to Climate Change". Working Paper, Population Program, Institute of behavioural Science (IBS), University of Colorado, December 2009, 17 pp.
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Onyx, Jenny and Leonard, Rosemary “Australian Grey Nomads and American Snowbirds : Similarities and Differences”. The Journal of Tourism Studies Vol. 16, No. 1, May ‘2005, pp. 1-68.
Sources
- «Les engagements implicites des dispositifs de retraite», INSEE, L'Économie française, 2006
- «Les dispositifs de retraite en Europe à l'épreuve des changements démographiques», INSEE, Les dispositifs de retraite en Europe, 2004
- «Retraite par répartition ou par capitalisation : quelques enjeux économiques», Gabrielle Demange et Guy Laroque, Revue économique, 813-829, 2000
- «Retraites : supprimer les régimes spéciaux... ou changer de dispositif ?», Pascal Salin dans Les Échos, 12 octobre 2007
Voir aussi
Bibliographie
- Bruno Palier, La réforme des retraites, PUF, collection "Que sais-je ?", Paris, 2010.
- Bernard Friot, L'enjeu des retraites, La Dispute, Paris, 2010.
- Antoine Rémond, Les retraites en question, La Documentation française, Paris, 2009.
- Henri Sterdyniak, Gaël Dupont, Quel avenir pour nos retraites?, La Découverte, collection "Repères", Paris, 2000.
Liens externes
- (en) La retraite par capitalisation dans le monde
- (France : voir Retraite en France)
- Québec :
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