Travail

Au sens économique, le travail est l'activité rémunérée qui permet la production de biens et services. Avec le capital, c'est un facteur de production de l'économie.


Catégories :

Travail - Droit du travail - Sociologie de l'emploi

Définitions :

  • Comprend tout travail accompli contre rémunération ou en vue d'un bénéfice, c'est-à-dire le travail fait contre rémunération pour un employeur ou à son propre compte. Il peut aussi s'agir d'un travail familial non rémunéré (travailleurs familiaux non rémunérés). (source : statcan.gc)
Lewis Wickes Hine, Mécanicien œuvrant sur une machine à vapeur, 1920.

Au sens économique, le travail est l'activité rémunérée qui permet la production de biens et services. Avec le capital, c'est un facteur de production de l'économie. Il est principalement apporté par des employés en échange d'un salaire. Le processus d'entrée et de sortie d'emploi se fait par le marché du travail.

Son étude économique est faite par l'économie du travail, son étude sociologique correspond à la sociologie du travail, et son cadre juridique est le droit du travail.

Introduction

Définitions

Au sens le plus large, le travail correspond à toute activité humaine de production de biens et de services. Le bricolage, les travaux ménagers, la toilette ou les devoirs scolaires entrent dans ce champ.

Dans un sens plus restreint, seuls les biens et services ayant de la valeur pour autrui sont pris en compte. Ce périmètre conserve les travaux ménagers, mais exclut par exemple la toilette.

Le sens économique courant est toujours plus restreint : seul le travail rémunéré est pris en compte, et le travail est l'activité productrice des travailleurs.

Jacques Freyssinet sépare les différents types de travail en travail libre, travail salarié et travail forcé, dans le cadre d'activités marchandes ou non-marchandes[1].

Le travail forcé comprend l'esclavage, les corvées, et les peines de travaux forcés.

Dans le cadre d'activités marchandes, le travail libre est apporté par les travailleurs indépendants.

Dans le cadre d'activités non marchandes, le travail libre comprend le travail domestique et le travail militant ; le travail salarié comprend les salariés des administrations publiques et des ménages.

Importance

Le travail et son corollaire le chômage sont des éléments importants de la situation économique d'un pays. Son statut est disputé, d'une vision faisant du travail un devoir moral (le travail éloignant le vice) et social (le bien-être collectif dépendant du nombre de travailleurs et de leur productivité) à une vision faisant du travail une exploitation et une aliénation (le droit à l'oisiveté facilitant la vie de l'esprit).

Dans certains pays touchés par le chômage de masse, on rencontre aussi des revendications sous la forme d'un «droit au travail».

Le travail est un élément important pour l'appartenance des individus à une société, ce qui explique le désarroi d'une partie des chômeurs involontaires.

Histoire

Antiquité

L'esclavage a été utilisé au cours de l'Antiquité pour accomplir les tâches les plus dures.

Du Moyen-Âge à la Période moderne (XIXe siècle - XXe siècle)

En Europe occidentale, au cours du Haut Moyen Âge, le mouvement monastique s'est fondé en grande partie sur le travail (voir Règle de saint Benoît), donnant au travail un but de fraternité du point de vue communautaire et aussi d'épanouissement dans la participation au bien commun (pensé en rapport à la création divine).

Jusqu'alors le travail est un signe évident de servitude mais Benoît décide de le faire entrer dans l'éthique chrétienne donnant la possibilité de la plénitude de l'opus dei. Les moines construisent une société chrétienne tout autant par le travail de leurs mains que par le travail de leur esprit. A la fois centre culturel voué à l'instruction des clercs ainsi qu'à la diffusion des rites officiels et entreprise économique, le monastère bénédictin connaît un succès énorme encouragé par les autorités politiques qui voient dans les ordres monastiques de fidèles alliés pour pacifier et réguler la vie sociale des royaumes barbares. [2]

Parallèlement au travail libre, existait le servage, lequel instaurait une obligation de travail pour les paysans envers leurs seigneurs. En France, le servage a presque disparu après la guerre de Cent Ans, et , persistant localement, il a en premier lieu été aboli dans tout le domaine royal par Louis XVI (en 1779), puis définitivement au cours de la Révolution française.

Période Moderne (XIXe siècle - XXe siècle)

Elle est caractérisée par la généralisation du salariat.

Réglementation du travail

Article détaillé : Code du travail.
Article connexe : Déréglementation.

Les règles du travail sont déterminées par le Code du Travail et s'imposent aux employeurs comme aux salariés. Chacun se doit de respecter les lois et la réglementation du travail.

Il existe un certain nombre de règles ayant valeur internationale, dans les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) ou dans le cadre du droit européen.

Le droit du travail s'est progressivement constitué sous pression du mouvement ouvrier avec l'élimination du travail des enfants, la lutte pour la baisse du temps de travail, pour le perfectionnement des conditions de travail et la reconnaissance du syndicalisme.

En France, le corps de l'inspection du travail est chargé de veiller à ce respect, au besoin en faisant appel à la Justice. Employeurs ou salariés du privé peuvent aussi faire appel au conseil de prud'hommes pour trancher un litige.

Critique radicale du travail

Certains refusent que le débat reste cantonné à la répartition du travail, et s'en prennent au travail en lui-même. Paul Lafargue, gendre de Karl Marx, avait publié, à la fin du XIXe siècle, Le Droit à la paresse, où il faisait l'éloge en creux de l'appareil technologiquement automatisé de la production. Certains ennemis du totalitarisme du travail[évasif] avancent que la productivité a explosé au cours du XXe siècle, et que cela ne s'est pas répercuté sur la quantité de travail à apporter. Ils ajoutent que le travail moderne est le plus souvent déconnecté de sa finalité : le travailleur devenant un simple rouage d'un dispositif économique qui le dépasse, ironiquement exhorté à produire plus alors qu'il baigne dans la surproduction de superflu[réf.  nécessaire] et que nous consommons trop d'énergie comparé à notre planète.

La critique radicale du travail a été théorisée de façon à chaque fois particulièrement différente par des acteurs aussi divers que Guy Debord (la fameuse armée de l'arrière travail de la société du spectacle qui disait «Ne travaillez jamais !»), le groupe allemand Krisis (Le manifeste contre le travail) ou Serge Latouche (pour les critiques des notions de croissance et de développement)  : ils peuvent se rencontrer chez des partisans de la décroissance, chez les marxistes hétérodoxes, les marxiens ou alors chez les anarcho-communistes. Pour le groupe Krisis (et le reste des auteurs de la «nouvelle critique de la valeur», comme Anselm Jappe, Moishe Postone ou Jean-Marie Vincent), le travail tel qu'il se présente sous le capitalisme, ne doit pas être reconnu comme l'essence de l'homme, naturelle et transhistorique. Ces auteurs pensent que le travail n'est pas en premier lieu une activité, mais que sous le capitalisme, il est un rapport social particulièrement spécifique au cœur social du fonctionnement du capitalisme. Il est certes un «travail concret» (le fait de produire une valeur d'usage), mais cette dimension est intérieurement constituée par une autre dimension, totalisante et qui la domine : le «travail abstrait». Ce dernier est reconnu par ces auteurs comme l'essence sociale de la société capitaliste. Il est en premier lieu issu de la fonction de médiation sociale entre les hommes, qu'a le travail dans le type de socialisation produite par le capitalisme : c'est par le travail que j'obtiendrai les produits fabriqués par d'autres. Mon travail se réflète alors sur la totalité du travail social global. C'est ainsi que le travail qu'on fait chaque jour serait du «travail abstrait». Mais ce n'est pas le fait de faire quelque chose qui n'a pas de sens, le «travail abstrait» est ce que le travail est structurellement devenu dans le capitalisme, une forme de socialisation abstraite, qui capte et structure l'agir des individus. Cette abstraction du travail, s'accomplit journellement, mais pas par le moyen de la conscience, de l'imaginaire ou d'une «idéologie du travail», mais dans le déroulement même de la production sociale (il est alors une «abstraction réelle» spécifiquement complexe à dépasser). Loin d'opposer le travail et le capital comme le fait le marxisme respectant les traditions, au contraire, ces auteurs pensent qu'ils «ne sont que deux étapes successives dans la métamorphose de la même substance : le travail abstrait[3].» A l'opposé de la respectant les traditions théorie de la valeur-travail développée par l'économie politique classique et le marxisme respectant les traditions, ce courant développe une théorie de la forme sociale de la valeur. La valeur est la représentation du «travail abstrait» (comme forme sociale), et apparaît au moment de l'échange marchand. Pour Krisis, il ne faut par conséquent pas libérer le travail du capital (par la politique et le retour de l'Etat social, en le moralisant, en lui donnant des règles, etc. ) dans la mesure où il lui est intrinsèquement lié, mais se libérer du travail en lui-même. Abolir le travail dont la forme sociale et la trajectoire sont la composante fondatrice du procès de la valorisation du capital, pour inventer à la place de nouveaux rapports sociaux. Chez Serge Latouche[4], la critique du travail est différente, il s'attache en premier lieu à montrer que la domination du travail serait une domination de «l'idéologie du travail», ainsi qu'au travers de l'imaginaire social. Il propose alors, par un retour sur nos actes et notre conscience, de «décoloniser l'imaginaire».

Différentes analyses critiques du travail ont ainsi été publiées durant les années 80-90[5].

Voir aussi

Filmographie

Critique du travail

Problématique emploi-chômage
Droit social
Conditions de travail

Lien externe

Notes et références

  1. Article Travail, dans : Alain Beitone et al., Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin, 2001, ISBN 2-200-26432-1
  2. monachisme chrétien, université de Toulouse
  3. Anselm Jappe et Robert Kurz, Les habits neufs de l'Empire. Remarques sur Negri, Hardt, Ruffin, Léo Scheer, 2003
  4. Serge Latouche, L'invention de l'économie, 2005
  5. Par exemple : Réflexions sur écologie... industrialisme... travail dans Le Point d'Interrogations, L'abolition du travail (The abolition of work) de Bob Black traduit en français dans la revue Interrogations, …

Recherche sur Google Images :



"travail (Éditions Leo"

L'image ci-contre est extraite du site cequilfautdetruire.org

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (335 × 409 - 14 ko - gif)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :



Principaux mots-clés de cette page : travail - économique - activité - droit - valeur - social - sociale - critique - travailleurs - sens - production - cadre - salarié - forme - capitalisme - abstrait - capital - économie - marchandes - chômage - société - cours - règle - premier - lieu - chez - auteurs -


Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Travail_(%C3%A9conomie).
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/11/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu