Immigration en France

L'immigration sert à désigner l'entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner et y travailler.


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L'immigration sert à désigner l'entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner et y travailler.

L'Institut national d'études démographiques (INED) considère plus exactement comme immigré «une personne née étrangère à l'étranger et entrée en France en cette qualité en vue de s'établir en territoire français de façon durable (installation depuis au moins un an)»[1], [2].

Par sa situation géographique qui en fait un lieu de croisement des commerces et des populations, puis par son histoire d'ancienne puissance coloniale, la France est un pays de migration de longue date. Cependant, depuis les années 1990, la France présente un solde migratoire deux fois et demi inférieur à la moyenne des autres pays européens[3].

Selon l'INED, près de 14 millions de Français avaient en 1999 un parent ou un grand-parent immigré, soit 23 % de la population[4].

Définitions

En France, jusqu'aux années 1870, les termes d'«immigration» et d'«immigré» n'existaient presque pas sauf pour les Français qui quittaient leur pays pour revenir dans leur pays, les termes juridiques et sociologiques utilisant le terme d'«étranger», désignent toute personne de nationalité étrangère. Avant de connaître une définition juridique, le concept d'immigration sera développé par les démographes et les statisticiens, sous la IIIe République.

En France, la première définition juridique[5] de l'immigré est donnée par une convention internationale : la Convention internationale de Rome, en 1924 : «Est reconnu comme immigrant tout étranger qui arrive dans un pays pour y chercher du travail et dans l'intention exprimée ou présumée de s'y établir de façon permanente ; est reconnu comme simple travailleur tout étranger qui arrive dans l'unique but de s'y établir provisoirement.»

Aujourd'hui, le Haut Conseil à l'intégration définit un immigré comme une «personne née étrangère à l'étranger et entrée en France en cette qualité en vue de s'établir sur le territoire français de façon durable»[6].

Un immigré a pu, au cours de son séjour en France, acquérir la nationalité française soit par naturalisation, par mariage ou par filiation ; inversement, un étranger né en France ne sera pas reconnu comme immigré.

Données statistiques sur l'immigration

La population immigrée en 2004

À la mi-2004, la France métropolitaine comptait 4, 9 millions d'immigrés selon l'Insee[7], soit 760 000 de plus qu'en 1999 et 8, 1 % de la population totale. 40 % d'entre eux avaient la nationalité française, qu'ils ont pu acquérir par naturalisation ou par mariage :

Immigrés : 4 930 000
Français par acquisition nés à l'étranger :
1 970 000
Étrangers nés à l'étranger :
2 960 000
Étrangers nés en France :
550 000
Étrangers : 3 510 000

Ces chiffres proviennent des enquêtes annuelles de recensement de 2004 et 2005.

Origine géographique

Caractéristiques socio-démographiques des immigrés

Le passage d'une immigration de travail, principalement masculine, à une politique de regroupement familial au milieu des années 1970 a entrainé une féminisation croissante de la population immigrée, au sein de laquelle hommes et femmes sont actuellement en nombre égal.

La population immigrée est légèrement plus âgée que la population non immigrée, car ses membres sont arrivés en France pour la majorité après l'âge de 15 ans et leurs enfants nés en France sont comptés parmi les résidents non immigrés. L'afflux récent d'immigrés a contribué à maintenir égal l'âge moyen de la population immigrée (45 ans) alors que l'âge moyen de la population non immigrée augmentait d'un an à 39, 4 ans.

Le niveau éducatif des immigrés est en progression nette. Actuellement un quart des immigrés possède un diplôme de l'enseignement supérieur, soit quatre fois plus qu'en 1982.

La majorité des immigrés réside en Île-de-France (40 %) ou dans le Sud-Est . Un habitant de la région parisienne sur six est immigré.

Flux d'immigration actuels

Nouveaux immigrés hors EEE en France métropolitaine (source : Insee) [8]

Pour 1 000 habitants, le nombre d'entrées est ainsi passé de 0, 9 en 1995 à 1, 6 en 2000, 2, 3 en 2004 pour descendre à 2, 2 en 2005 (OCDE, "Perspectives des migrations internationales"). Ces chiffres n'incluent pas l'immigration en provenance des pays membres de l'EEE, par conséquent des pays de l'Union européenne. Ils sont par conséquent partiels et excluent surtout l'immigration britannique assez importante ces dernières années. Selon des données standardisées publiées par l'OCDE, un peu différentes des données nationales, les entrées permanentes totales d'étrangers sont passées de 173 900 en 2004 à 168 600 en 2005. [9]Les chiffres concernant l'immigration légale restent sujet à caution. Selon l'Observatoire statistique de l'immigration et de l'intégration, le nombre d'entrées d'immigrés légaux pour l'année 2003 était de 173 000, dont 136 400 hors Union européenne.

Origine

Pays d'origine de l'immigration en France

L'immigration vers la France est aujourd'hui essentiellement d'origine africaine (Maghreb et Afrique noire). Sur les 210 075 nouveaux immigrés de 2004 (même source : Insee[8])  :

La provenance des migrants évolue rapidement : près des deux tiers viennent d'Afrique, surtout de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, contre légèrement plus de la moitié il y a cinq ans. Les principaux pays sources de flux migratoire vers la France restent l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et les anciennes colonies françaises d'Afrique.

Motifs

Sur les 185 000 titres de séjour délivrés en 2005, 94 500 l'ont été au titre du regroupement familial et 13 000, soit 7 %, au titre de l'immigration économique [10].

Les données récentes révèlent une baisse des entrées pour motif familial, passant de 109 800 entrées en 2004 (soit 63, 1 % du total) à 102 500 en 2005 (60, 8 %). À l'inverse, le nombre d'entrées pour raison de travail a récemment augmenté, passant de 20 900 en 2004 à 22 800 en 2005, soit une répartition respective de 12 % à 13, 5 %[11].

Malgré une diminution de 16 % des demandes d'asile en 2005 (42 000 nouvelles demandes), la France est restée, cette année-là, le pays de l'OCDE qui a enregistré le plus grand nombre de demandes[12].

Immigration illégale

Article détaillé : Immigration illégale en France.

Le gouvernement français a mis fin en 1972 aux régularisations automatiques des travailleurs étrangers et a instauré une politique de «maîtrise des flux migratoires». Une situation d'immigration illégale peut résulter de deux situations : soit un étranger est entré de manière clandestine sur le territoire, soit il est demeuré après l'expiration de son titre de séjour.

Le nombre de personnes en situation irrégulière en France est estimé entre 200 000 et 400 000 étrangers[13]. Les chiffres sont cependant complexes à évaluer.

Étudiants étrangers

En 2003, 11 % des étudiants en France sont des étudiants étrangers; de 1998 à 2003 cette part s'est accrue «à un rythme annuel de 12 %»[14]. Selon l'Insee, la moitié des étudiants étrangers inscrits dans les universités françaises sont originaires des pays francophones d'Afrique (47 %) [14]. Un quart des étudiants étrangers est venant de la Tunisie, du Maroc ou de l'Algérie.

L'Insee précise que «cette population recouvre non seulement les étrangers venus étudier en France mais également les enfants de nationalité étrangère de parents résidents en France»[14]. Dans l'instruction, à la mi-2004, 24 % des immigrés étaient diplômés de l'enseignement supérieur, tandis qu'ils étaient 6 % en 1982[15].

Naturalisation des étrangers

Si le chiffre des étrangers en France reste assez constant au fil des ans, malgré une arrivée continuelle de plus de 100 000 immigrants étrangers (du moins ces dernières années), c'est que chaque année un nombre plus ou moins équivalent d'entre eux prend la nationalité française. Début 2007, les derniers chiffres publiés par l'Insee remontaient à 2003 :


En 2005, le chiffre de 155 000 acquisitions de la nationalité a été atteint, ce qui porte leur nombre à plus d'un million depuis 1999[16]. En extrapolant quelque peu pour l'année 2006, et retenant le chiffre minimal de 120 000 naturalisations pour cette année, on constate que, depuis début 1999, date du dernier recensement, jusqu'au début de 2007, plus d'1, 1 million d'étrangers sont devenus Français.

Année Nombre
2000 97 083
2001 106 656
2002 123 477
2003 135 395
2004 ?
2005 134 800
2006 ?
2007 ?
2008 111 244
2009 122 246
Année 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Nombre
d'acquisitions
92 410 109 823 116 194 123 761 147 522 150 025 127 548 128 092 144 640 168 826 154 827 147 868 132 002 137 452

Source

Causes et formes de l'immigration

Causes

La principale cause d'immigration en France a longtemps été l'immigration économique. L'immigration économique est due au besoin français de main-d'œuvre, présent depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à une période récente, et au besoin du migrant de subvenir à ses besoins, ce dernier arrivant le plus souvent d'un pays défavorisé. Pour la France, l'immigration a aussi été vue comme une solution à la baisse de la natalité.

Actuellement, l'immigration due au regroupement familial (autorise un immigré de faire venir sa famille sous certaines conditions) représente moins de 20 % de l'immigration totale. Par contre l'immigration familiale, comprenant famille de Français, famille d'étrangers et mineurs de moins de 18 ans, représentait en 2004, plus de 100 000 sur les 210 000 immigrants comptabilisés cette année-là par l'INED[17] (soit 26 065 pour les familles d'étrangers, 54 791 pour les familles de Français et 19 330 pour les mineurs), et représentait ainsi de loin le motif principal invoqué par les migrants (47, 7 %). Quant à l'immigration de travailleurs, elle ne représentait plus que 21 588 personnes, soit 10, 25 % de l'immigration permanente totale. Le reste était constitué essentiellement d'étudiants (43 323 personnes, soit 20, 6 %), de visiteurs, de malades, d'inactifs (retraités du Nord de l'Europe venus se reposer sous le soleil de France), de réfugiés, etc.

La familiarité avec la langue française des populations de l'Afrique francophone et de certains pays européens où la langue française est ou a été populaire (Roumanie, Russie) peut aussi être un critère de sélection dans le choix de la France comme pays de destination[18]. La loi relative à l'immigration ainsi qu'à l'intégration du 24 juillet 2006 demande à l'étranger installé en France et souhaitant s'y maintenir durablement la «reconnaissance de l'acquisition d'un niveau satisfaisant de maîtrise de la langue française et la remise à l'étranger d'un document servant à s'assurer de l'assiduité de ce dernier aux formations qui lui sont dispensées.»[19]

Formes de l'immigration

Conséquences

Impact économique et budgétaire de l'immigration

D'après le premier rapport annuel de la Commission européenne sur la migration et l'intégration [22], il est complexe d'obtenir une estimation fiable de la contribution budgétaire nette des immigrants, quoique les immigrants soient soumis aux mêmes obligations fiscales que les Français.

L'historien Daniel Lefeuvre indique, dans son ouvrage Pour en finir avec la Repentance coloniale, que la reconstruction de la France par les immigrés est un mythe et une légende urbaine au vu du faible taux d'ouvriers étrangers dans l'immédiat après-guerre. Ainsi les travaux de reconstruction réalisés par les ouvriers immigrés concerneraient en réalité moins de 5 % de la totalité. [23]

Au contraire, Gérard Noiriel indique, dans son ouvrage Le Creuset français (publié en 1988, mis à jour en 2006), en se basant surtout sur les travaux de Georges Mauco (1977), que les immigrés ont depuis la Seconde Guerre mondiale construit 90 % des autoroutes françaises, une machine sur sept, et un logement sur deux. [24]

L'âge moyen assez jeune de la population immigrée aurait théoriquement dû faire d'elle une population plus active, par conséquent payant plus d'impôts et recevant moins de prestations sociales. Mais leur taux d'emploi faible annule l'incidence budgétaire bénéfique et produirait même des effets inverses [réf.  nécessaire].

Les études d'Yves-Marie Laulan, Jacques Bichot et Maurice Allais [25] indiquent que l'immigration profite en particulier aux immigrés eux-mêmes, ainsi qu'aux employeurs qui bénéficient de la présence d'immigrés non qualifiés (quelquefois de façon non déclarée). Les coûts pourraient être légèrement plus élevés pour les autochtones non qualifiés, qui entrent en concurrence avec les immigrés. Cependant les immigrés occupent fréquemment des emplois que les autochtones hésitent à accepter.

D'autre part, la dépendance à l'égard de l'aide sociale est en particulier importante pour les demandeurs d'asile, qui ne sont pas autorisés à travailler la première année de l'instruction de leur dossier. Si leur dossier tarde à obtenir une réponse de l'administration, alors ceux-ci peuvent être autorisés à travailler. Cependant les demandeurs d'asile ne forment qu'une petite minorité au sein de l'immigration et les frais d'aide sociale les concernant ne sont que marginaux. [réf.  nécessaire]

Yves-Marie Laulan, économiste et président de l'Institut de géopolitique des populations, estime le coût annuel de l'immigration en France à 36 milliards d'euros (soit l'équivalent de 80 % du déficit public annuel) [26]. Son étude, qui prend en compte le différentiel entre les recettes et les dépenses apportées par les immigrés s'appuie surtout sur les travaux des professeurs d'économie Jacques Bichot et Gérard Lafay avec comme données principales les dépenses en maintien de l'ordre, de la justice, frais de scolarité, de santé, formation professionnelle, logement, coûts supplémentaires dans les quartiers dits «sensibles», les aides sociales diverses ou le regroupement familial.

Selon une autre étude de Jacques Bichot pour l'Institut Thomas More, ce coût serait d'au moins 24 milliards d'euros pour l'année 2005 [27], [28], [29].

Ces calculs rejoignent en partie ceux plus anciens de Maurice Allais, «prix Nobel» d'économie 1988. Ce dernier a calculé que, quand un travailleur immigré entre dans un pays, il faut consacrer une épargne quatre fois supérieure à son salaire annuel pour construire les équipements (école, logement, hôpital... ) dont il a besoin, charge relevant en France de la collectivité.

Inversement, selon Joseph Alfred Grinblat, docteur en économie de l'université de Princeton et longtemps responsable de la Division de la population des Nations Unies, «une analyse objective montre que l'immigration, y compris illégale, a des conséquences globalement positives pour le développement du pays receveur» et pourrait «remédier au déclin des populations» surtout dans l'Union européenne, «mais pas à leur vieillissement». [30]

Immigration et délinquance

Une étude du magazine Le Point publiée le 24 juin 2004, «Au 1er janvier 2004, les étrangers représentaient 12 241 détenus dans les prisons françaises, sur une population carcérale de 55 355 personnes»[31].

Dans un article publié le 25 février 2006, Le Monde révélait un rapport des Renseignements généraux indiquant l'origine des délinquants opérant en «bandes» dans les quartiers à forte population immigrée[32].

Selon ce rapport : «Les renseignements généraux ont établi un profil type des principaux délinquants dans ces groupes, à partir de l'étude de 436 meneurs, recensés dans 24 quartiers sensibles. Parmi eux, 87 % ont la nationalité française ; 67 % sont d'origine maghrébine et 17 % d'origine africaine. Les Français d'origine non immigrée représentent 9 % des meneurs, selon les RG.»

À l'annonce de ces statistiques, le MRAP et SOS Racisme dénonceront un «fichage ethnique des délinquants» [33]. SOS Racisme portera plainte [34].

Une étude menée en Isère montre que deux tiers des mineurs délinquants sont d'origine étrangère[35]. Pourtant, il y a peu d'immigration en Isère : les immigrés ne représentent que 6, 1 % de la population. L'étude indique aussi que ce phénomène n'est pas spécifique à ce département.

Un rapport de commission d'enquête du Sénat sur la délinquance des mineurs évoque aussi «une surdélinquance des jeunes issus de l'immigration»[36]. Selon ce rapport «Les adolescents dont les deux parents sont nés hors de France commettent 46 % des actes graves» et 32% des actes peu graves. «Parmi les délinquants vivant en HLM, les jeunes d'origine maghrébine représentent 39 % des actes peu graves et 47 % des actes graves».

Si ces chiffres ne permettent cependant pas de statuer sur la surdélinquance des jeunes issus de l'immigration, une analyse complémentaire de Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS, «confirme une surdélinquance des jeunes d'origine maghrébine comparé à ceux d'origine française»[36], [37].

L'étude la plus complète réalisée en 1999 par l'Insee indique que 40 % des détenus ont un père né à l'étranger, 25 % ont un père né au Maghreb. Les hommes nés en Roumanie et ex-Yougoslavie sont 3, 3 fois plus représentés en prison, suivis des hommes nés au Maghreb et en Afrique sub-saharienne respectivement 3 fois et 2, 7 fois plus représentés[38], [39].

Intégration des immigrés

Difficultés de l'intégration

Certains groupes d'origine étrangère ont été stigmatisés ou alors marginalisés (ghettos urbains) et concentrent actuellement la plupart de problèmes économiques et sociaux (chômage, scolarisation, délinquance, criminalité). [réf.  nécessaire]

Ces difficultés ne sont pas nouvelles. La concentration d'immigrés dans certaines zones urbaines, près des frontières ou des bassins industriels, a toujours existé. Ainsi la France de l'ouest et du centre compte peu d'immigrés tandis que la France de l'est et du midi en compte bien plus. La présence de ces groupes d'immigrés a toujours suscité des problèmes d'intégration tant sur le marché du travail que socialement, énormément d'immigrés ne parlant pas la langue nationale à leur arrivée et vivant seulement dans leur communauté d'origine; d'autre part, des manifestations de xénophobie, ou de racisme, peuvent aussi se produire quoiqu'elles tendent à s'atténuer dans leurs excès avec le temps [40], [41].

Facteurs de l'intégration

Toutes les populations anciennes d'immigrants ont réussi à s'adapter à la société française jusqu'à présent[42].

Ces raisons sont dues :

Ces facteurs sont dits en crise même s'il n'y a pas de crises des associations et que l'intégration est un processus de long terme. À chaque nouvelle crise économique, les différentes vagues d'immigrants (de Belgique, d'Italie, de Pologne et d'Espagne) furent l'objet de discours alarmistes présentant ces vagues migratoires comme un phénomène d'invasion par des personnes que leurs caractères propres rendraient inassimilables (on considérait par exemple que les Polonais avaient une manière étrange de pratiquer la religion chrétienne), au contraire des vagues antérieures[43][44][45][46]. Cette position s'est fait jour en étant relayée par les journaux d'extrême droite et fréquemment bien au-delà par une presse qui se voulait républicaine[réf.  nécessaire]. À la fin du XIXe siècle, ces mouvements xénophobes furent surtout attisés par les classes sociales aisées, comme les médecins ou les avocats, qui voyaient d'un mauvais œil la concurrence que pouvaient former les immigrants qualifiés dans des circonstances économiques complexes. Pour limiter les actions violentes xénophobes (lynchages), l'État met en place à la fin du XIXe siècle des lois conçues pour surveiller les étrangers pour calmer la population. [47]

Intégration culturelle et cultuelle

Article connexe : Islam en France.

Selon un sondage réalisé en 2006, 73 % des musulmans se déclarent favorables à la séparation des religions et de l'État, et 91 % se disent favorables à l'égalité hommes-femmes[48]. Selon cette même étude, 69 % des musulmans interrogés trouvaient acceptable "qu'une fille musulmane épouse un non-musulman" et seuls 46 % trouvaient acceptable "qu'un musulman se convertisse au christianisme". D'autre part, 12 % se déclaraient pour la lapidation des femmes adultères et 15 % favorables à la polygamie.

Selon un sondage réalisé en 2009, 8 % des femmes musulmanes de moins de 35 ans déclarent porter fréquemment le voile[49].

En 1992, une enquête de l'Insee montrait que moins de 20 % des parents immigrés n'utilisent que leur langue maternelle, «ce qui montre le désir des parents de faire ce qu'il faut pour que leurs enfants réussissent». Les Marocains et en particulier les Turcs dépassent la moyenne (26 % et 56 %). (source : Insee, Les Étrangers en France, 1994, Hachette)

Une étude de l'Insee parue en 2009[50] montre que les enfants de parents immigrés avaient la même proportion d'obtention du baccalauréat que les enfants issus de familles non immigrées de niveau social égal.

Politique d'immigration

Article détaillé : Histoire de l'immigration en France.

Avant la Seconde Guerre mondiale

Le statut des personnes d'origine étrangère connaît des évolutions, surtout en ce qui concerne l'acquisition de la nationalité.

Pendant l'Ancien Régime, le statut des personnes d'origine étrangère est marqué par la prédominance du droit du sol. Le 23 février 1515, un arrêt du Parlement de Paris autorise ainsi le «droit de succéder» à toute personne née en France de parents étrangers. Le droit du sang s'y ajoute cependant pour permettre à un enfant né dans un pays étranger d'un père français de venir s'installer en France. Le Premier Empire restreint le droit du sol et fait dépendre la nationalité de la personne et non du lieu de résidence. Cependant le droit du sol est rétabli en plusieurs étapes : une loi de 1851 déclare Français l'enfant né en France d'un étranger lui-même né en France, alors que la loi du 26 juin 1889 assure la nationalité française à l'ensemble des étrangers nés en France et parvenus à leur majorité. Cette conception du droit de sol restera un fondement du droit de l'immigration en France jusqu'aux dernières années du XXe siècle (loi du 22 juillet 1993).

Au début du XXe siècle, la France, a la démographie languissante, fait appel à la main-d'œuvre étrangère, dès la Première Guerre mondiale. Ainsi, le ministère de l'Armement recrute des Nord-Africains, des Indochinois et des Chinois [51]. Une carte de séjour est instituée en 1917 [51], alors que l'immigration se développe spécifiquement pendant l'entre-deux-guerres (Polonais, Tchécoslovaques), une partie étant composée de réfugiés politiques (Russes, Arméniens, Allemands, Italiens, Espagnols) [51].

L'État délègue en grande partie la gestion des populations migrantes aux organisations patronales, surtout à la Société générale d'Immigration, fondée en 1924 et constituée par les organismes patronaux spécialisés [51]. Dans les années 1920, ce sont les patrons des usines qui organisent, par exemple, les trains faisant venir les Polonais en France par milliers. Ces habitudes ont continué jusqu'à ce que le gouvernement décide de la fermeture des frontières et de la politique du regroupement familial au début des années 1970.

Au XXe siècle, la France a, en principe, toujours refusé le principe des quotas de nationalité tels que pratiqués dans les pays anglo-saxons, tels que le Johnson Quota Act de 1921 ou la Loi d'immigration Johnson-Reed de 1924. Des quotas d'étrangers étaient néanmoins pratiqués dans les entreprises industrielles (loi du 10 août 1932 qui accorde la priorité au travail des citoyens français dans l'entreprise [51]). De fait, l'administration opérait une sélection des nationalités entrantes sur le territoire, en installant par exemple les bureaux de l'Office national d'Immigration «plutôt à Milan qu'à Istanbul» [52].

Une réforme du code de la nationalité est adoptée en 1927. Des lois restreignant le droit des étrangers sont prises, telles que la loi Armbruster de mai 1933, adoptée sous le gouvernement Daladier, qui limite l'exercice de la médecine au titulaire français d'un doctorat de médecine [51], ou une loi de juin 1934, adoptée sous le gouvernement Doumergue, qui interdit aux Français naturalisés l'inscription au barreau pendant une durée de 10 ans [51]. Une aide au rapatriement des ouvriers volontaires est organisée en 1934 [51], tandis qu'en 1935, des retours forcés, surtout concernant les Polonais, sont mis en œuvre [51].

Le gouvernement du Front populaire (1936) conduit à une interprétation plus douce des lois existantes ainsi qu'à un intermède libéral dans la gestion des populations migrantes [51]. A la chute du Front populaire, la politique de l'État français va mêler aspects répressifs et libéraux : les dérogations aux quotas d'emplois d'étrangers sont aisément accordées par l'inspection du travail, alors que les naturalisations s'accélèrent [51].

La politique des étrangers sous Vichy

Le régime de Vichy va immédiatement prendre des mesures contre les populations immigrées, qualifiées de «métèques». Une Commission de révision des naturalisations opérées depuis la réforme de 1927 est mise en place dès juillet 1940, tandis qu'après la loi sur le statut des juifs, la loi du 4 octobre 1940 sur «les ressortissants étrangers de race juive» permet d'interner ceux-ci dans des camps spéciaux par «décision du préfet du département de leur résidence». La loi du 27 septembre 1940 concernant les autres étrangers non juifs, règle le sort des «étrangers en surnombre dans l'économie nationale» : l'étranger est surveillé de près. Il n'a plus le droit de libre circulation sur le territoire et ne bénéficie plus de la protection apportée par le droit du travail [51].

À partir de 1945 : D'une immigration économique encouragée à la politique du regroupement familial

L'ordonnance du 2 novembre 1945 sous-tend une politique d'immigration durable, surtout via le regroupement familial, et l'acquisition de nouveaux droits au fur et à mesure de l'allongement la durée du séjour de l'étranger, supposée signifier son intégration. L'immigration est alors vue d'une façon ambigüe : durable, familiale et de travail dans le droit, ce qui n'empêche pas l'administration d'interrompre l'installation des travailleurs étrangers en juillet 1974, puis de tenter entre 1978 et 1980, sans succès, le retour forcé des travailleurs nord-africains vers l'Algérie.

Depuis le milieu du XXe siècle, la France a mis progressivement en place une politique spécifique à l'égard de l'immigration. Le premier instrument normatif important est l'ordonnance du 2 novembre 1945 [53] qui crée l'Office national d'immigration et instaure les cartes de séjour d'un, cinq et dix ans.

Après les accords de Genève mettant fin à la guerre d'Indochine (1954), près de 5, 000 Français d'Indochine (couples mixtes ou veuves de Français fuyant la guerre) sont rapatriés et «accueillis» dans des Centres d'accueil des Français d'Indochine (CAFI) [54], surtout à Noyant, dans l'Allier, ainsi qu'à Sainte-Livrade, en Lot-et-Garonne [55].

C'est ensuite le tour à nombre de juifs marocains, fréquemment en transit pour Israël, puis aux harkis après les accords d'Évian (1962), qui sont aussi logés dans des centres de transit ou d'«accueil». Leur liberté de mouvement est entravée, les contacts avec la population locale, sinon impossible, découragés lorsqu'il s ne sont pas déjà complexes, et les conditions de travail précaires.

Ces conditions sont partagées par l'immigration économique des années 1970, en provenance du Maghreb. Les migrants sont logés dans des foyers ouvriers. La Société nationale de construction de logements pour les travailleurs algériens et leurs familles (SONACOTRA) est créée en 1956 pour régler le problème de l'habitat insalubre des migrants originaires d'Algérie (bidonvilles, surtout autour de Paris, tel celui de Nanterre, cafés-hôtels) dû à la pénurie de logements. Elle construit son premier foyer, en 1959, à Argenteuil. À la fin des années 1970, une grève des loyers démarre contre la SONACOTRA. Invoquant des «troubles à l'ordre public», l'État expulse alors dix-huit migrants.

Après une période durant laquelle les pouvoirs publics facilitent l'immigration pour satisfaire aux besoins de main d'œuvre de l'économie française dans les années 1960, la crise économique des années 1970 et la fin du plein emploi les pousse à limiter les flux migratoires. Ainsi les circulaires Marcellin - Fontanet, en 1972, lient l'attribution d'une carte de séjour à la possession d'un titre de travail, à un logement décent, et décide de mettre fin aux procédures de régularisation. La même année, quatre énarques qui ont toujours voulu rester anonymes[56], créent le Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) , qui tient sa première permanence à la CIMADE, et dont l'objectif sera de faire échec à l'ensemble des mesures gouvernementales tendant à diminuer l'immigration[57].

Valéry Giscard d'Estaing, nouveau président de la République, décide d'interrompre les nouvelles immigrations (5 juillet 1974) et de faciliter le retour en offrant une prime importante (en 1978, le «million Stoléru») ; en même temps, il est institué un droit au regroupements familiaux qui transforme l'immigration provisoire de travail en immigration de peuplement et qui deviendra la source de plus importante de l'immigration. En 1976, un décret prévoit de ne pas renouveler les cartes de séjour aux étrangers qui sont sans ressources ou qui ont quitté le territoire depuis plus de six mois. Le 10 novembre 1978, un arrêt de principe du Conseil d'État, à la requête du GISTI, annule les dispositions du décret sur le regroupement familiales qui le subordonne à l'engagement de ne pas travailler. En 1980, la loi 80-9 Bonnet, qui durcit les conditions d'entrée sur le territoire français et prévoit l'expulsion des étrangers qui sont entrés sur le territoire sans autorisation; Le 2 avril, à Lyon, un mouvement de protestation avec des des grèves de la faim d'un pasteur, d'un prêtre et d'un immigré algérien, feront suspendre les mesures. Le chômage se développe en plus chez les immigrés et le 10 mai 1980, une marche est organisée par le PS, le PSU, la CFDT, et la ligue des droits de l'homme contre le projet de Lionel Stoléru, alors secrétaire d'État auprès du Ministre du travail, tendant à arrêter l'immigration, à ne pas renouveler les permis de travail des étrangers au chômage, ainsi qu'à faciliter leur retour dans leur pays. Le 7 juin 1980, une nouvelle manifestation est organisée dans plusieurs villes à l'appel des mêmes associations auxquelles s'est jointe la Fédération de l'Éducation Nationale, regroupées en une Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI).

Enfin l'immigration contribue à retarder le vieillissement de la population, sans cependant résoudre totalement ce problème à elle seule.

Années 1980 et 1990 : tentatives de régulation du flux des immigrés

En 1981, plusieurs membres fondateurs du GISTI sont nommés dans les cabinets ministériels. Le nouveau gouvernement socialiste procède à une régularisation massive d'environ 130 000 d'étrangers en situation irrégulière, assouplit les conditions de séjour des immigrés en annulant la loi Bonnet et supprime la prime d'aide au retour. Trois ans plus tard, la loi 84-622 instaure un titre unique de séjour de dix ans, dissocié du titre de travail. Dans le même temps le gouvernement propose à nouveau une aide à la réinsertion des travailleurs étrangers dans leur pays d'origine.

Lors du changement de pouvoir en 1986, le ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua (RPR), fait adopter par le Parlement la loi n° 86-1025 du 9 septembre 1986, relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, qui restreint l'accès à la carte de résident et favorise les expulsions d'étrangers en situation illégale. Le 8 octobre, l'expulsion de 101 Maliens déclenche une vague de protestations. En 1988, l'Office national d'immigration devient l'Office des migrations internationales (en 2005 ses attributions sont reprises par l'Agence nationale d'accueil des étrangers et des migrations (ANÆM).

En 1989, la loi Pasqua est en partie adoucie. Le premier ministre, Michel Rocard (PS), déclare l'année suivante que «C'est pourquoi je pense que nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde, que la France doit rester ce qu'elle est , une terre d'asile politique (…), mais pas plus»[58]. Le gouvernement crée le Haut conseil à l'intégration, organisme consultatif. En juillet 1991, après la phrase de Jacques Chirac sur «le bruit et l'odeur», le gouvernement d'Édith Cresson envisage la mise en place de charters collectifs. Une grève de la faim est organisée par des déboutés du droit d'asile dans l'église Saint-Joseph, à Paris [59].

Pendant l'été 1996, des manifestations en faveur de la régularisation des étrangers en situation irrégulière (que leurs défenseurs nomment «sans-papiers») aboutissent à l'occupation de plusieurs bâtiments publics. En août, la police expulse par la force des Africains qui occupent l'église Saint-Bernard, à Paris. En avril 1997, la loi Debré est abrogée après un mouvement soutenu surtout par des réalisateurs de cinéma.

Peu après, le nouveau gouvernement de Lionel Jospin lance un nouveau processus de régularisation d'étrangers en situation irrégulière.

Un statut en perpétuelle évolution

Tandis que depuis la loi du 22 juillet 1993 un enfant étranger né en France devait «manifester sa volonté» pour être naturalisé à sa majorité, une nouvelle loi rétablit le 16 mai 1998 l'acquisition automatique de la nationalité et renforce le droit du sol.

Le 26 novembre 2003, la loi relative à la maîtrise de l'immigration, au séjour des étrangers en France ainsi qu'à la nationalité modifie à nouveau le statut des étrangers en subordonnant la délivrance de la carte de résident à un critère d'intégration. Elle renforce aussi la lutte contre l'immigration clandestine et restreint l'application du dispositif dit de la «double peine». Pour de nombreuses associations, ce durcissement de la législation se fait au détriment des droits fondamentaux des étrangers (mauvais traitements, décès, état déplorable des centres de rétention et des zones d'attente... ), qui pour elles sont traités comme des criminels par l'administration, tandis qu'ils sont dans de nombreux cas mis en situation irrégulière par un refus de cette même administration de régulariser leur situation ou de renouveler leurs titres de séjour.

Pendant ce temps, l'immigration est traitée de plus en plus au niveau de l'Union européenne, qui adopte ainsi en 2003 une directive sur le regroupement familial et tente d'harmoniser les politiques d'immigration des pays membres. La directive 2003/9/CE du Conseil du 27 janvier 2003[60] fixe des normes minimales pour l'accueil des demandeurs d'asile dans les États membres, tout en leur laissant une grande marge de manœuvre.

En juillet 2006, la loi relative à l'immigration ainsi qu'à l'intégration, à l'initiative du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy porte de 12 à 19 mois le délai au terme duquel un étranger en séjour régulier en France peut solliciter un regroupement pour les membres de sa famille proche. Cette loi autorise aussi le recours à de la main d'œuvre étrangère, suspendu depuis 1974, sans avoir à justifier qu'il n'y a pas de nuisance à des demandeurs d'emploi en France. Cette mesure est limitée à quelques professions telles que l'hôtellerie-restauration, la construction et les travaux publics, les travaux saisonniers, les professions commerciales. Le terme d'«immigration choisie», utilisé lors de la présentation du projet de loi, a cependant été critiquée par de nombreuses associations.

La France, en 2007, étudie une loi visant à restreindre l'immigration afin d'appliquer la volonté politique du président de la République, d'avoir une immigration choisie. Cette loi est accompagnée d'un amendement concernant la maîtrise de la langue française, que le journal Le Monde considère susceptible de créer des difficultés aux migrants ainsi qu'aux couples mixtes[61].

Depuis quelques années, des accords de gestion concertée des flux migratoires et de co-développement ont conditionné l'aide au développement à la prise de mesures par les États du Sud visant à restreindre l'émigration. Le premier accord de ce genre a été signé en juillet 2007 avec le Gabon, accord entré en vigueur en septembre 2008 [62]. L'accord a été raillé par l'opposition socialiste, surtout par les députés Serge Blisko et Jean-Pierre Brard, qui notent que sur 5 000 à 6 000 Gabonais accueillis en France, moins de 200 seraient en situation irrégulière, alors que 10 000 Français résident au Gabon, dont 1 000 à 2 000 seraient sans papiers [63]. Des accords avec le Cap Vert, l'Ile Maurice, et le Burkina Faso ont aussi été signés, mais non ratifiés. Les associations de défense des étrangers s'opposent à ce type d'accords, qui selon elles sont «non seulement déséquilibrés», mais «portent en eux des risques importants de violation des droits des migrants» [64]. Des accords avec la République démocratique du Congo, le Bénin, le Sénégal et la Tunisie ont été ratifiés le 25 mai 2009 [65], [66], [67], [68].

Le lien entre gestion des flux migratoires et co-développement a ainsi été dénoncé par la Cimade, qui affirmait, en 2008, dans son analyse du rapport de la Commission Mazeaud sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d'immigration, rapport qui vise à généraliser ce lien, que : «Le développement est un droit reconnu par les Nations unies et ne saurait faire l'objet de conditionnalité quelle qu'elle soit. Conditionner l'aide publique au développement au contrôle des flux migratoires forme un chantage d'autant plus intolérable que certaines politiques économiques et commerciales européennes sont loin d'être neutres sur les phénomènes migratoires.»[69]. Néanmoins, «la Cimade se félicite de la position exprimée par la commission de refus des quotas d'immigration et de la création d'une juridiction unique [pour le droit des étrangers]» [69].

Le statut des immigrés et des étrangers actuellement

Le statut des immigrés est un domaine spécifiquement complexe à cause des nombreuses modifications qui ont touché l'ordonnance du 2 novembre 1945 [70] : depuis 2004, le fondement du droit résulte du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. La France ni aucun autre membre de l'Union européenne n'a ratifié, à ce jour, la Convention internationale sur la protection des droits de l'ensemble des travailleurs migrants et des membres de leur famille de l'ONU du 18 décembre 1990.

Entrée sur le territoire français

Des conventions internationales déterminent les papiers que doivent présenter les candidats à l'entrée sur le territoire français : passeport, visa [71]. Ils doivent aussi apporter le motif de leur venue et avoir les moyens financiers de revenir dans leur pays d'origine. L'entrée et le séjour irréguliers sont des délits qui exposent à des sanctions pénales. Les Centres pour les études en France (CEF), en cours d'installation dans plusieurs pays, organisent l'arrivée des étudiants étrangers en France.

Séjour sur le territoire français

Un voyage touristique ne peut excéder trois mois. Au-delà de trois mois, l'étranger doit bénéficier d'une carte de séjour temporaire, accordée pour moins d'un an, ou d'une carte de résident. La carte de résident, accordée pour dix ans, est renouvelable de plein droit et sert à travailler et d'étudier en France [72]. Un étranger possédant un titre de séjour français peut séjourner pendant trois mois dans l'espace Schengen. Le projet de loi relatif à l'immigration ainsi qu'à l'intégration, si la mesure est adoptée par le Parlement, créera un troisième type de titre de séjour : la carte «compétence et talents».

Dans le cas des travailleurs frontaliers, le règlement (CE) n° 859/2003 du Conseil du 14 mai 2003 vise à étendre les dispositions du règlement (CEE) n° 1408/71 et du règlement (CEE) n° 574/72 aux ressortissants de pays tiers qui ne sont pas déjà couverts par ces dispositions seulement à cause de leur nationalité.

En 2009, 173 991 titres de long séjour ont été délivrés, soit une baisse de 3, 7 % comparé à 2008. [73].

Regroupement familial

Un étranger peut demander à être rejoint par son conjoint et ses enfants mineurs s'il réside en France depuis au moins 18 mois sous couvert d'au moins un titre de séjour d'un an, et qu'il a des ressources suffisantes pour faire vivre sa famille [74]. Il ne doit pas être polygame. L'entrée des membres de sa famille ne peut intervenir qu'au terme d'une procédure de plusieurs mois.

Acquisition de la nationalité française

Le conjoint d'un Français peut acquérir la nationalité française par déclaration après un délai de quatre ans[75]. Cependant, la communauté de vie «tant affective que matérielle» ne doit pas avoir cessé entre les époux, et le conjoint étranger doit connaître la langue française. Le délai est porté à cinq ans occasionnellementoù le couple a vécu hors de France. Enfin, le gouvernement peut s'y opposer par décret en Conseil d'État, pour indignité ou défaut d'assimilation, autre que linguistique, surtout dans le cas de polygamie ou de violence sur mineur[76].

La situation effective de polygamie du conjoint étranger ou la condamnation prononcée à son encontre au titre de l'infraction définie à l'article 222-9 du code pénal, quand celle-ci a été commise sur un mineur de quinze ans, sont constitutives du défaut d'assimilation.

Un enfant né en France de parents étrangers prend la nationalité française à sa majorité s'il est demeuré en France[77].

La naturalisation peut aussi être accordée sur décret par l'autorité publique à un étranger majeur de bonnes mœurs et résidant en France depuis plus de cinq ans[78]. Au contraire de l'acquisition de la nationalité par mariage ou par filiation, la naturalisation n'est pas un droit mais une possibilité dépendant d'une décision de l'administration.

En 2009, 108 275 étrangers ont été naturalisés (+ 0, 1 %). [79]

Régimes spéciaux

Les ressortissants algériens

Article détaillé : Immigration algérienne en France.

En 1962, les accords d'Évian, mettant fin à la guerre d'indépendance de l'Algérie et entrainant la disparition des départements francais d'Algerie, prévoient que «les ressortissants algériens résidant en France et , surtout, les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l'exception des droits politiques». Ils pourront aller et venir librement entre la France et l'Algérie. Les autorités françaises pensaient que cette mesure favoriserait le retour au pays des travailleurs algériens après l'indépendance. Or, à l'inverse, elle a entraîné un mouvement migratoire de travailleurs algériens vers la France. Dès 1964, la France mettait en place un contingentement des arrivées de travailleurs algériens. D'autre part, l'ordonnance du 21 juillet 1962 stipule que les algériens musulmans de statut civil de droit local résidant en France et souhaitant conserver la nationalité française ont jusqu'au 23 mars 1967 pour faire une déclaration de reconnaissance de celle-ci (environ 20 000 musulmans de statut civil de droit commun conservent quant à eux la nationalité française de plein droit). Au total, 59 903 algériens de statut civil de droit local (harkis non compris, ces derniers faisant l'objet de procédures différentes) optent pour la nationalité française dans le cadre des accords d'Evian. Après 1967 débute la procédure dite des réintégrations par décret[80].

Le statut des ressortissants algériens est actuellement régi par un accord international franco-algérien signé le 27 décembre 1968 et plusieurs fois modifié ensuite [81]. Ce régime, au départ particulièrement privilégié comparé à celui auquel sont soumises d'autres nationalités, s'est progressivement rapproché du régime général ; sur certains points, il a même pu être plus restrictif : en 1998, par exemple, la loi Chevènement qui a assoupli certains points de l'ordonnance de 1945 n'a pu s'appliquer aux Algériens qu'après la signature d'un avenant à l'accord franco-algérien de 1968, à cause de la supériorité des accords internationaux sur la loi française.

Les ressortissants algériens peuvent obtenir un titre de séjour spécifique, le «certificat de résidence» :

Avis sur l'immigration

Front National (FN)

Selon le programme officiel[82] pour l'élection présidentielle de 2007 du Front National, l'immigration en France s'insère dans un «déplacement mondial des populations pauvres du Sud vers le Nord de la planète» ; les arrivées doivent être régulées. Le FN regrette les choix passés en matière de politique d'immigration (par exemple, la «première grande régularisation des clandestins» en 1981, l'institution progressive d'un «statut du clandestin» aidé (hébergement d'urgence, aide sociale à l'enfance, etc. ), l'instauration d'un «droit du sol automatique» en 1994). Selon le Front National, ces décisions auraient été «un signal dramatique envoyé à l'ensemble des damnés de la Terre que la France était prête à accueillir toute la misère du monde». Par conséquent, la France serait «culturellement menacée par l'immigration incontrôlée.»

Les principales revendications du FN sont :

Parti communiste français (PCF)

Selon le site officiel du Parti communiste français, «l'immigration est une chance fantastique pour le pays d'accueil. C'est la preuve qu'il fait toujours rêver, qu'il peut séduire.»[83]. Le PCF souligne que l'immigration est actuellement principalement une immigration familiale, et que les flux sont moindres que par le passé. [84]

Le PCF milite pour un accueil plus humain des immigrants, le renforcement des centres d'accueil «pour répondre aux revendications immédiates et urgentes des migrants.»

Le PCF revendique l'émergence «d'une nouvelle image de l'immigration dans l'opinion publique, la mise en place des moyens et des conditions équitables de vie au sein de notre pays, l'engagement des systèmes servant à construire et de réussir cet accueil, la valorisation de l'apport des migrants, de leur citoyenneté.»

Parti socialiste (PS)

Le Parti socialiste souligne l'augmentation récente du nombre de «sans papiers» en France, et la «dégradation de la réalité sociale et sanitaire» dans laquelle ils sont positionnés[85].

L'immigration choisie serait «une conception arrogante et unilatérale du co-développement.» Le PS juge «indispensable» le rétablissement de la règle des 10 ans pour une régularisation de plein droit des étrangers en situation irrégulière.

Les dissensions internes rendent complexes l'émergence d'une opinion unique sur l'immigration. A titre d'exemple, Lionel Jospin affirme qu'une «politique de régularisation au cas par cas devra être mise en place. Elle devra être conduite avec intelligence pour permettre la régularisation du plus grand nombre sans créer un appel d'air.»[86]

En 2009, ce parti a estimé que le gouvernement mène une «politique du chiffre qui donne lieu à de nombreux drames humains, comme les défenestrations de personnes sans-papiers arrêtées par la police.»[87]

Jugement sur la délinquance

Dans un ouvrage intitulé Petit Dictionnaire pour lutter contre l'extrême-droite et publié en 1995, la maire socialiste Martine Aubry et le juriste Olivier Duhamel, alors député européen socialiste, apportaient leur explication aux statistiques de la délinquance de l'année 1993[88]. Le pourcentage d'étrangers mis en cause dans la délinquance serait plus du double de leur proportion dans la population totale.
Les auteurs l'expliquent par une part des hommes dans la population étrangère nettement plus élevée que chez les Français, les hommes étant bien plus délinquants que les femmes (96 % des incarcérés sont des hommes). Les auteurs notent que le chiffre de la délinquance «demeure stable depuis 1976.» : 15 %.

Ils soulignent des raisons sociologiques à ce phénomène : «Placés en bas de l'échelle sociale, touchés le plus fortement par la crise économique, par quel miracle ne se retrouveraient-ils pas en plus grand nombre chez les délinquants ?». En effet, la population carcérale n'est pas représentative de la population de France, mais est en particulier composée d'hommes issus des couches sociales défavorisées.

Mouvement démocrate (MoDem)

Le Mouvement démocrate souligne que «la responsabilité des hommes d'État est [... ] de maîtriser l'immigration, quantitativement et dans son rythme, pour éviter que se développe le racisme.»[89]

Le concept d'immigration choisie serait «un leurre» : «l'immigration choisie s'ajoute à l'immigration subie et ne la remplace pas.»

Le Modem souhaite «la maîtrise de l'immigration clandestine, en métropole et peut-être plus toujours dans les Dom-Tom.» Il affirme : «Il faut un ministre chargé de l'immigration et un seul.»

Union pour un mouvement populaire (UMP)

L'UMP veut renforcer l'intégration des immigrés en France («Sortir les quartiers complexes de l'engrenage de la violence et de la relégation»), et «maîtriser l'immigration.»

En 2005, elle souhaite le renforcement d'une «politique d'immigration européenne à travers la mutualisation des moyens des cinq grands pays d'Europe (France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et Italie) afin d'assurer le contrôle des frontières et lutter contre l'immigration clandestine.»[90],

En 2007, Thierry Mariani propose que les immigrants maîtrisent la langue française.

L'UMP veut, surtout durant la compagne électorale début 2007 :[91]

En 2007, tandis que l'UMP a conquis à la fois la majorité présidentielle et la majorité à l'assemblée nationale, l'UMP propose une loi et des amendements concernant les modalités d'immigration, que le journal Le Monde considère susceptible de créer des difficultés aux migrants ainsi qu'aux couples mixtes[93].

Enfin, en 2007, l'UMP souhaite engager la France dans une politique d'immigration plus sélective [94] après avoir engagé la France une politique d'objectifs de quotas visant à envoyer à l'étranger un nombre défini de personnes[95].

Associations de soutien aux étrangers en situation irrégulière

Les diverses associations de soutien aux étrangers en situation irrégulière (par exemple RESF) ont des avis variés sur l'immigration. Le GISTI donne dans sa bibliographie [96] divers textes, et estime que les «fausses évidences» suivantes [97] sur l'immigration «ne sont confirmées ni par l'expérience ni par la réflexion», et les conteste donc : «[que] l'ouverture des frontières provoquerait un raz-de-marée de nouveaux immigrants», «[qu']il est envisageable de lutter contre la migration par des mesures de contrôle administratif et policier», «[que] l'ouverture des frontières est impossible en période de chômage et [qu']elle menacerait nos grands équilibres économiques et notre protection sociale», et que «pour tarir la migration, il faut développer les pays d'origine».

Notes et références

  1. Immigrés, étrangers ? Approche sociologique Conférence de la sociologue Aude Rabaud de l'ULTS, 19 mars 2010
  2. Migrations et citoyenneté Conférence de François Héran, démographe à l'INED, 13/11/2007 - 55min40s
  3. Entre 1991 et 2001, la France a présenté un solde migratoire d'environ 0, 8 pour 1 000 (quelquefois négatif de -0, 3 pour 1 000 à 1, 1 pour 1 000, alors que les moyennes, suivant que ce soit l'Europe des 15, des 25 ou de la zone euro variaient autour de 2, 5 pour 1 000, en allant de 1, 2 à 5 pour 1 000. Statistiques d'Eurostat [pdf]
  4. Une estimation des populations d'origine étrangère en France en 1999, M. Tribalat, dans Population 2004 n° 1, INED, (résumé)
  5. Voir Gérard Noiriel, Le Creuset français, édition mise à jour, Seuil, p. 115, et Christian Nguyen Van Yen, Droit de l'immigration, PUF, 1987, p. 25
  6. Mots de l'intégration, site du Haut Conseil à l'intégration.
  7. Sauf indication contraire, les données dans cette section proviennent de l'article Enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005 - Près de 5 millions d'immigré à la mi-2004, Insee Première, par Catherine Borrel.
  8. Statistiques des flux d'immigration permanente (Insee)
  9. LeMonde. fr : Le nombre d'entrées légales en France en légère baisse en 2005, selon l'OCDE
  10. Sarkozy veut faire passer l'immigration économique à "50 % du flux total", IMMIGRATION
  11. LeMonde. fr : Le nombre d'entrées légales en France en légère baisse en 2005, selon l'OCDE
  12. LeMonde. fr : Le nombre d'entrées légales en France en légère baisse en 2005, selon l'OCDE
  13. Plus de 20 000 sans-papiers régularisés en 2009 - Le Monde, 21 décembre 2009]
  14. Les étudiants étrangers en France et français à l'étranger - Jérôme Fabre et Magda Tomasini, Insee [pdf]
  15. Insee Première n° 1098 - Enquêtes annuelles du recensement 2004 et 2005 (août 2006)
  16. El Watan - janvier 2007
  17. INED - Statistique des flux d'immigration en France, année 2004 (pages 5 et 46) [pdf]
  18. Un rapport de l'université Paris-VIII, Les étudiants étrangers en France : l'état des savoirs, d'Alain Coulon et Sæed Paivandi, mentionne parmi les principaux critères de choix de la France pour les étudiants étrangers, la connaissance de la langue, la présence de parents sur le territoire et les politiques du gouvernement français visant à attirer les étudiants.
  19. Article 5 relatif au contrat d'accueil et d'intégration (texte de la loi sur Legifrance).
  20. http ://fan-genealogie. org/index. php?option=com_content&view=article&id=122%3Ales-degres-de-parente&catid=95%3Ala-parente&Itemid=217&lang=fr
  21. Source : J. Verrière, Genèse de la nation française, Champs Flammarion, 2000
  22. (fr) / (en) Premier rapport annuel de la Commission européenne sur la migration et l'intégration (2004) (version PDF)
  23. Daniel Lefeuvre, Pour en finir avec la Repentance coloniale, Flammarion, 2006
  24. Gérard Noiriel, Le Creuset français, éditions du Seuil, 1988, édition mise à jour en mars 2006, p. 312 ; Georges Mauco, Les Étrangers en France et le Problème du racisme, La Pensée universelle, 1977
  25. Cf travaux dans les références suivantes.
  26. Jacques Dupâquier et Yves-Marie Laulan : Immigration/Intégration : Un essai d'évaluation des coûts économiques et financiers, 2006 (ISBN 2-2960-0460-1)  
  27. Présentation de l'étude de Jacques Bichot pour l'institut Thomas More, 2005
  28. Étude de Jacques Bichot pour l'institut Thomas More, 2005 ([pdf] direct)
  29. Une étude de Jean-Paul Gourévitch en mars 2008 conclue aussi à un surcoût de 26, 19 milliards d'euros par an dû à l'immigration. Source : Le coût réel de l'immigration en France par Jean-Paul Gourévitch, Les Monographies de Contribuables associés, n°14, mars 2008. lien direct (pdf)
  30. Joseph Alfred Grinblat, L'Atlas des migrations, Le Monde, Hors-série, 2008-2009, p. 8-9
  31. «Délinquance : Les statistiques qui dérangent» - Le Point, 24 juin 2004, n° 1658, p. 28
  32. Bandes : la spirale de l'ultra-violence - Piotr Smolar, Le Monde, 25 février 2006
  33. Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples - Renseignements généraux : des rapports ethniques illégaux
  34. «SOS Racisme accuse les RG», Le Monde, 23 août 2006
  35. http ://web. upmf-grenoble. fr/cerat/Recherche/PagesPerso/RocheFrance5LeMonde15-04-04. pdf
  36. Rapport de commission d'enquête du Sénat n° 340, déposé le 27 juin 2002 et intitulé "Délinquance des mineurs : la République en quête de respect", Chapitre Premier, paragraphe II D intitulé "UNE SURDÉLINQUANCE DES JEUNES ISSUS DE L'IMMIGRATION"
  37. Sebastian Roché "La Délinquance des jeunes", Éditions du Seuil.
  38. http ://www. insee. fr/fr/ffc/docs_ffc/ip706. pdf Document Insee Première d'Avril 2000 intitulé L'histoire familiale des hommes détenus, par Francine Cassan et Laurent Toulemon, division des Enquêtes et études démographiques, Insee Annie Kensey, direction de l'Administration pénitentiaire, ministère de la Justice.
  39. http ://web. upmf-grenoble. fr/cerat/Recherche/PagesPerso/RocheFrance5LeMonde15-04-04. pdf
  40. Serge Berstein : «jugé à l'heure présente comme un proche parent, l'Italien a suscité jusqu'à l'extrême fin du XIXe siècle des réactions particulièrement hostiles qui ont souvent dépassé les frontières du verbe et de l'écrit. À Marseille en juin 1881, à Aigues-Mortes en aout 1893, à Lyon l'année suivante (... ) les Transalpins on fait l'expérience cruelle de ce que nous appelons actuellement ratonnade», Histoire de la France au XXe siècle, Serge Berstein, Pierre Milza, Éditions Complexe, 1999, t1, p. 111
  41. «Au contraire de des clichés répandus, l'intégration des Belges, des Italiens et des Polonais, actuellement reconnus comme proches culturellement des Français, s'opère dans la douleur. Relégués dans certains quartiers, accusés par les ouvriers français de prendre leur travail, ces immigrés sont souvent visés par des violences xénophobes dès la fin du XIXe siècle. Les Belges, majoritaires dans la population de Roubaix vers 1880, sont traités de «pots de beurre» et de «vermines». De Liévin à Tourcoing, sévissent des émeutes anti-Belges dans les années 1890. Parallèlement, le comportement religieux particulièrement ostentatoire des premiers arrivants italiens les éloigne des prolétaires français touchés par la déchristianisation. À Marseille, les dockers transalpins (... ) sont surnommés péjorativement «christos», avant d'être gratifiés, dans l'entre-deux-guerres, des aimables surnoms de «macaronis» et de «ritals». Les émeutes anti-italiennes se multiplient : à Marseille en 1881, elles font trois morts, quand la foule organise la chasse aux Italiens, accusés d'avoir sifflé les soldats français qui défilaient après avoir imposé le protectorat à la Tunisie ; à Lyon en 1894, après l'assassinat du président Sadi Carnot par Jeronimo Santo Caserio, anarchiste italien. Entre-temps, un véritable pogrom anti-italien s'est produit Aigues-Mortes, en 1893, tandis que les ouvriers français des Salins du Midi, furieux de la concurrence transalpine, se lancent dans une terrible chasse à l'homme dont le bilan officiel fait état de huit morts. Dans l'entre-deux-guerres, les thèmes de l'invasion et de l'inassimilabilité, les références aux «barbares» se répandent. En dépit des discours officiels sur la «Pologne amie», les ouvriers polonais des cités minières, bons catholiques, sont traités de «polaks», ou alors d'Allemands lorsqu'il s parlent cette langue», Philippe Bernard, Immigration : le défi mondial, Gallimard, 2002, pp. 72-73
  42. Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France; XIXe ‑ XXe siècle, 700p, publié en 2007 (ISBN 978-2-0127-9414-6) . Le cas de René Martial est évoqué aux pages 328 et 329.
  43. Philippe Ariès en 1948 sur l'immigration polonaise : «une véritable invasion, méthodique, où les émigrés arrivaient groupés, avec leurs prêtres, leurs instituteurs, leurs religieuses. Des cités entières leur furent affectées, qui forment de véritables villages étrangers, où le français n'est pas compris, où les relents de cuisine rappellent les odeurs de l'Europe centrale. Cette population est composée largement d'étrangers inassimilables, qui vivent en groupes fermés, avec leurs églises, leurs écoles, leurs magasins, leurs jeux, étrangers au reste de la population.», Histoire des populations françaises (1948) , Philippe Ariès, éd. Seuil, 1971, p. 110-111
  44. Gustave Le Bon en 1895 sur l'immigration européenne essentiellement italienne : «Il est en Europe un État, la France, qui en est menacé. C'est un pays riche, dont la population ne s'accroît plus, entouré de pays pauvres dont la population s'accroît constamment. L'immigration de ces voisins est fatale, et d'autant plus fatale que les exigences croissantes de nos ouvriers la rendent indispensable pour les besoins de l'agriculture et de l'industrie. Les avantages que trouvent ces émigrants sur notre sol sont évidents. [... ] un travail plus facile et mieux rétribué que sur leur territoire natal. Ils se dirigent vers notre pays, non seulement parce qu'il est plus riche, mais également parce que la majorité des autres édictent chaque jour des mesures pour les repousser. L'invasion des étrangers est d'autant plus redoutable, que ce sont , naturellement, les éléments les plus inférieurs, ceux qui n'arrivaient pas à se suffire à eux-mêmes dans leur patrie, qui émigrent. Nos principes humanitaires nous condamnent à subir une invasion croissante d'étrangers. Ils n'étaient pas 400 000 il y a quarante ans, ils sont plus de 1 200 000 actuellement, et ils arrivent en rangs chaque jour plus pressés. Si on ne considérait que le nombre d'italiens qu'elle contient, Marseille pourrait être qualifiée de colonie italienne. [... ] Si les conditions actuelles ne changent pas, c'est-à-dire si ces invasions ne s'arrêtent pas, il faudra un temps bien court pour qu'en France un tiers de la population soit devenu allemand et un tiers italien. Que devient l'unité, ou simplement l'existence d'un peuple, dans des conditions identiques ?», Lois psychologiques de l'évolution des peuples (1895) , Gustave Le Bon, éd. Félix Alcan, 1907, chap. III, p. 124
  45. Louis Bertrand à propos de son roman L'Invasion paru en 1907 sur l'immigration italienne : «La grande affaire pour moi, c'étaient les immigrants italiens. [... ] Mais je dus constater bientôt qu'ils n'étaient pas les seuls immigrants et qu'ils avaient des concurrents venus de l'ensemble des régions méditerranéennes et même du monde entier. [... ] Cette plèbe arrivait à Marseille avec ses tares et ses vices, ou avec des intentions d'espionnage et de propagande subversive.», Mes années d'apprentissage, Louis Bertrand, Paris, Fayard, 1938, p. 236-237
  46. Charles Pasqua dans Le Monde du 2 juin 1993 : «Avant la guerre, on entendait dire à propos des Espagnols et des Italiens ce qu'on entend actuellement sur les Maghrébins.», cité par Ralph Schor dans Français et immigrés en temps de crise (1930-1980) , Ralph Schor, éd. Harmattan, 2004, p. 5
  47. Histoire de l'immigration : LE FILM
  48. http ://www. csa-fr. com/dataset/data2006/opi20060823b. htm
  49. http ://tempsreel. nouvelobs. com/speciales/politique/contre_debat_sur_lidentite_nationale/20091217. OBS1037/la_france_et_ses_musulmans. html
  50. http ://www. insee. fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/FPORSOC09N. PDF
  51. La politique d'immigration (1974 - 2005) , Vie publique. fr
  52. Voir le chapitre 1 de Patrick Weil, Immigration, Intégration, discrimination, Le Seuil, 2005
  53. L'ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France (version consolidée sur Legifrance)
  54. Les oubliés d'Indochine du Camp de Saint-Livrade.
  55. Ligue des droits de l'homme, rapatriés d'Indochine : plus de cinquante ans d'oubli, 26 juin 2008
  56. Dans son article "Faire émerger le droit des étrangers en le contestant, ou Histoire des premières années du GISTI", paru en 2003 dans Politix n°16, Liora Israël les sert à désigner par les codes F1, F2, F3, F4, expliquant que ceux qui sont vivant tiennent toujours à ce que leur rôle reste secret.
  57. Ses statuts seront publiés au JO le 6 juillet 1973, et elle se formera en association en 1979.
  58. Thomas Deltombe, ««Accueillir toute la misère du monde» Michel Rocard, martyr ou mystificateur ?», dans Le Monde Diplomatique, 30 septembre 2009 texte intégral (page consultée le 6 octobre 2009)  ] . Le fragment de phrase omis par Thomas Deltombe peut être écouté sur un extrait de l'émission disponible sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel. Sans coupe, la version complète est : «C'est pourquoi je pense que nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde, que la France doit rester ce qu'elle est , une terre d'asile politique - nous sommes signataires de la Convention de Genève qui prévoit de donner accueil à tous ceux dont les libertés d'expression ou dont les opinions sont réprimées sur place - mais pas plus»
  59. INA, Droit d'asile St Joseph, Midi 2 , 9 juillet 1991 - 2 min 32 s
  60. directive 2003/9/CE du Conseil du 27 janvier 2003.
  61. Les élites économiques victimes inattendues du projet de loi sur l'immigration, Le Monde, 2 octobre 2007
  62. Pierre Eric Mbog Batassi, La France et le Gabon confirment leur accord sur la gestion des flux migratoires, Afrik , 19 septembre 2008
  63. Xavier Monnier, France-Gabon, l'accord bidon, Bakchich, 22 avril 2008
  64. Act-Up Paris, Association des réfugiés sans frontières (ARSF - Cameroun), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), la Cimade, Collectif Haïti France, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Gisti, Mrap, Plateforme d'associations franco-haïtiennes, Union des associations latino-américaines en France, Un monde Avenir (Cameroun), Une gestion «concertée» de flux migratoires au détriment des droits des migrants, 12 mai 2009
  65. LOI n° 2009-580 du 25 mai 2009 autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Congo relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au codéveloppement, Légifrance.
  66. LOI n° 2009-581 du 25 mai 2009 autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Bénin relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au codéveloppement, Légifrance
  67. LOI n° 2009-585 du 25 mai 2009 autorisant l'approbation de l'accord relatif à la gestion concertée des flux migratoires entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Sénégal et de son avenant, Légifrance
  68. LOI n° 2009-586 du 25 mai 2009 autorisant l'approbation de l'accord-cadre relatif à la gestion concertée des migrations et au développement solidaire, du protocole relatif à la gestion concertée des migrations et du protocole en matière de développement solidaire entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République tunisienne, Légifrance
  69. Cimade, Analyse du rapport Mazeaud, juillet 2008
  70. Ordonnance du 2 novembre 1945, version consolidée sur Legifrance.
  71. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, art. L211-1.
  72. Les dispositions relatives aux cartes de séjour sont précisées dans le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, art. L311-1 et suivants.
  73. La France a renvoyé 29 288 étrangers en 2009, Le Monde, 18 janvier 2010
  74. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, art. L411-1.
  75. Code civil, article 21-2, modifié par la loi relative à l'immigration ainsi qu'à l'intégration du 24 juillet 2006.
  76. Code civil, article 21-4. Voir aussi une décision du Conseil d'État du 27 juin 2008 pour un refus de nationalité française à l'épouse d'un Français en raison d'une «pratique radicale de sa religion, incompatible avec les valeurs principales de la communauté française, et surtout avec le principe d'égalité des sexes»
  77. Voir les conditions précises de résidence aux articles 21-7 et suivants du code civil.
  78. Code civil, articles 21-14-1 et suivants.
  79. La France a renvoyé 29 288 étrangers en 2009, Le Monde, 18 janvier 2010
  80. René Gallissot, Les Accords d'Évian : en conjoncture et en longue durée, Khartala Editions, 1997, p. 188
  81. Accord franco algérien du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles. Le GISTI propose une version consolidée de l'accord (2001).
  82. programme officiel FN 2007
  83. article PCF mars 2007
  84. article PCF mars 2006
  85. site officiel PS, mars 2007
  86. PS, septembre 2006
  87. La France en libertés surveillées, Parti socialiste, Solfé Communications (Paris) Éditeur, mars 2009 (ISBN 978-2-9184-4700-9)
  88. Martine Aubry, Olivier Duhamel, Petit Dictionnaire pour lutter contre l'extrême droite
  89. UDF, février 2006
  90. débat UMP immigration, juillet 2005
  91. UMP février 2007
  92. [1], portail des législative
  93. Les élites économiques victimes inattendues du projet de loi sur l'immigration, Le Monde, 2 octobre 2007
  94. Le chef de l'État réaffirme sa volonté d'instaurer des quotas, Le Monde, 22 septembre 2007
  95. Brice Hortefeux convoque les préfets qui n'ont pas atteint leurs objectifs, Le Monde, 13 septembre 2007
  96. http ://www. gisti. org/spip. php?rubrique258
  97. http ://www. reseau-ipam. org/article. php3?id_article=1121

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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