Conseil d'État

En France, le Conseil d'État est une institution publique ancienne qui remonterait au Moyen Âge.


Catégories :

Conseil d'État (France) - Pourvoi en cassation en droit français - Grand corps de l'État - Juridiction administrative en France - Palais-Royal

Recherche sur Google Images :


Source image : lebloglaicdechamps.over-blog.com
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • Le Conseil d'État est le conseiller du Gouvernement pour la préparation des projets... La section du rapport et des études est en charge du rapport annuel, ... (source : conseil-etat)
  • ... Le Conseil d'État est présidé en droit par le Premier ministre, mais la présidence... du Conseil d'État, des sept présidents de sections, ... (source : vie-publique)
  • Le Conseil d'Etat est une juridiction administrative, qui ne relève d'aucun des .... documentation à la disposition des deux sections du Conseil d'Etat ;... (source : juradmin)
Conseil d'État
Logotype du Conseil d'État

Type Institution publique chargée de conseiller le gouvernement français et la plus haute des juridictions de l'ordre administratif
Siège Palais-Royal à Paris
France France
Membre (s) 300[1]
Vice-président Jean-Marc Sauvé
Site Web www. conseil-etat. fr
Droit administratif
Flag of France.svg
Généralités
Organisation administrative
Principes d'organisation
Juridictions administratives
Administrations publiques françaises
Administration publique centrale

Ministère · Organisme divers d'administration centrale

Administration territoriale (droit)

Commune · Intercommunalité · Département · Région · Principe de libre administration · Intérêt communautaire

Administration de sécurité sociale
Autorité administrative indépendante (AAI)
Droit de l'administration
Acte administratif
Contentieux administratif

En France, le Conseil d'État est une institution publique ancienne qui remonterait au Moyen Âge[Note 1].

Siégeant au Palais-Royal à Paris depuis 1875, elle est aujourd'hui chargée de deux missions complémentaires.

Son premier rôle est celui de conseiller du gouvernement. À cette fin, le Conseil d'État doit être consulté par le Gouvernement pour un certain nombre d'actes, surtout les projets de lois.

Son second rôle est celui de plus haute des juridictions de l'ordre administratif (pour plus d'informations voir : Dualité des ordres de juridiction : ordre administratif, ordre judiciaire). Le Conseil d'État est néanmoins soumis aux décisions du Tribunal des conflits qui tranche les conflits de compétence.

Son vice-président (qui est le président de fait du Conseil) est le premier fonctionnaire de l'État : à ce titre, il présente au président de la République les vœux de la totalité des corps constitués, parlant au nom de la fonction publique, de la magistrature, des entreprises publiques, etc.

Missions

Fonction administrative consultative

Le Conseil d'État est conseiller du gouvernement français (et, occasionnellemen, depuis la révision constitutionnelle du mois d'août 2008, du Parlement). Il examine surtout les projets de lois et d'ordonnances, avant que ceux-ci ne soient soumis au conseil des ministres, mais aussi les projets de décret que la loi qualifie de «décret en Conseil d'État». Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, le Conseil d'État peut aussi examiner les propositions de loi.

Le Conseil d'État émet un avis sur la régularité juridique de ces textes, sur leur forme et sur leur opportunité administrative. Cet avis peut prendre la forme d'un texte modifié, ou d'une note de rejet. Les séances se tiennent à huis clos, et l'avis n'est transmis qu'au Gouvernement, qui est libre de le faire publier ou non.

Le gouvernement peut ne tenir aucun compte de l'avis, mais la Constitution rend néanmoins la consultation obligatoire pour les projets de lois. Le gouvernement ne peut présenter au parlement que le texte qu'il a soumis au Conseil d'État ou la version du texte modifiée par le Conseil d'État, et en aucun cas une version élaborée après l'avis du Conseil d'État, et non soumise à lui. En 2003, le Conseil constitutionnel a sanctionné le non-respect de cette règle en invalidant partiellement une loi (Loi relative à l'élection des conseillers régionaux et des représentants au Parlement européen ainsi qu'à l'aide publique aux partis politiques - Décision no 2003-468 DC du 3 avril 2003) .

Le Conseil d'État indique aussi au gouvernement quels sont , parmi les projets de textes communautaires, ceux qui touchent à des questions législatives et doivent en conséquence être transmis au Parlement.

Le Conseil peut d'autre part être consulté librement par le gouvernement sur toute question ou difficulté d'ordre juridique ou administratif.

Le Conseil d'État peut ainsi rendre trois sortes d'avis :

Le Conseil d'État adresse chaque année au président de la République un rapport public, qui décrit surtout les réformes d'ordre législatif, réglementaire ou administratif, qu'il propose au gouvernement. En 1991, le rapport annuel du Conseil d'État, rédigé par Françoise Chandernagor, avait alerté sur l'insécurité juridique, due à la complexité des lois ainsi qu'à la prolifération législative.

Fonction juridictionnelle

Le Conseil d'État est l'échelon suprême de la juridiction administrative, qui juge les recours dirigés contre les autorités publiques.

Le Conseil d'État peut aussi être nommé à donner un avis sur «une question de droit nouvelle, présentant une difficulté sérieuse et se posant dans de nombreux litiges» soumise par un tribunal administratif ou une cour administrative d'appel[3]. L'avis ne lie pas la juridiction mais est le plus souvent suivi, pour ne pas s'exposer, dans le cas opposé, à être contredit en cassation.

Conflits entre fonctions consultative et juridictionnelle

Le Conseil peut être amené à examiner, comme organe juridictionnel, la conformité à la loi d'un décret pris en Conseil d'État (ou d'une façon plus générale d'une décision prise après consultation de ce dernier).

Pour certains, ce cumul de fonctions pose problème quant à l'exigence d'impartialité du juge, posée surtout par l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme. Du point de vue du Conseil d'État, la tradition d'indépendance et les règles internes assurent cependant l'impartialité de la formation du jugement. Surtout, la règle du déport fait qu'un membre du Conseil d'État ne peut participer à une formation de jugement examinant la légalité d'une décision s'il a contribué à un avis concernant cette décision.

Les risques de conflit ont été réduits par un décret du 6 mars 2008[4], [5], [6].

Gestion des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel

Le corps des magistrats administratifs s'est progressivement développé : sa gestion, qui était dévolue au ministère de l'Intérieur jusqu'en 1990, a ensuite été transférée au Conseil d'État. Sous l'autorité du vice-président, le secrétaire général du Conseil d'État assure la gestion du corps de ces magistrats, et surtout de leur carrière[7], [8]. Il est assisté d'un Conseil supérieur des tribunaux administratifs et cours administratives d'appel, au rôle consultatif[9].

Le vice-président du Conseil d'État est aussi l'ordonnateur principal du budget des tribunaux administratifs (TA) et des cours administratives d'appel (CAA).

Le Conseil d'État publie une lettre trimestrielle pour faire connaître la juridiction administrative, en France et dans le monde : la Lettre de la justice administrative (LJA) [10].

Histoire

Voir aussi : Conseil du roi de France.
Façade du Conseil d'État (Palais-Royal).

Origine

On peut faire remonter l'origine du Conseil d'État à des formations qui, à partir du XIIIe siècle et sous des noms divers, dont quelquefois Conseil d'État, ont réuni des juristes (on disait alors des légistes) autour du roi. Des termes tels que conseiller d'État ou maître des requêtes, toujours utilisés, datent de l'Ancien Régime. Les rois, qui détenaient le pouvoir de justice et jugeaient en dernier ressort (l'image de saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes est restée), ont après le Moyen Âge laissé exercer ce pouvoir de justice par des tribunaux, les parlements. On parle de justice déléguée (aux parlements). Cependant, si les parlements décidaient en dernier ressort des litiges entre les sujets du royaume, comme des poursuites contre eux, les rois ont continué à décider par eux-mêmes quand les actes de leur administration étaient contestés. On parle alors de justice retenue (par le souverain). Les légistes assistaient le roi tant pour l'élaboration des lois que pour l'exercice de la justice retenue.

La Révolution conserve le principe de la justice retenue pour le contentieux administratif. La loi des 16 et 24 août 1790 relative à l'organisation judiciaire pose le principe de la soustraction du contentieux administratif au contrôle des tribunaux ordinaires (dits judiciaires)  :

«Les fonctions judiciaires sont différentes et demeureront toujours scindées des fonctions administratives. Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler, de quelque manière que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions» (loi des 16-24 août 1790, titre 2, article 13).

Le décret du 16 fructidor an III confirme le principe de séparation en affirmant, dans un article unique, que «Défenses itératives sont faites aux tribunaux de connaître des actes d'administration, de quelque espèce qu'ils soient, avec peine de droit».

Néanmoins, ce n'est que sous le Consulat qu'est mise en place une véritable justice administrative, si bien que, durant toute la période révolutionnaire, on ne peut contester les actes de l'administration que devant l'administration elle-même.

Fondation sous le Consulat

Installation du Conseil d'État au Petit Luxembourg, décembre 1799. Les trois consuls reçoivent les serments des présidents. (Couder, huile sur toile, 1856).

Le Conseil d'État actuel est institué par la Constitution du 22 frimaire de l'an VIII (13 décembre 1799), celle du Consulat :

«Sous la direction des consuls, un Conseil d'État est chargé de rédiger les projets de lois et les règlements d'administration publique, et de résoudre les difficultés qui s'élèvent en matière administrative»

— Constitution du 22 frimaire de l'an VIII, article 52

.

Le Conseil d'État de l'an VIII est chargé de préparer les projets de lois, et d'assister le chef de l'État dans le jugement du contentieux administratif (les «difficultés»). Le Conseil apparaît dans plusieurs articles de la Constitution, et ses membres, appelés par le Premier consul, jouissent d'un statut élevé. Les grades sont ceux d'aujourd'hui : auditeur, maître des requêtes, conseiller d'État. Ce sont des membres du Conseil d'État qui présentent et défendent les projets du gouvernement devant le corps législatif. Face à la justice, ils bénéficient de la même immunité que les parlementaires : les poursuites doivent être autorisés par le Conseil. Choyé par Bonaparte, le Conseil tient une place importante au cours du Consulat et l'Empire, tenant surtout un rôle clé dans la rédaction du Code civil français.

Dans sa fonction contentieuse, le Conseil n'a à l'époque qu'un rôle consultatif. Le dispositif reste celui de la justice retenue, la décision revenant au chef de l'État. Dans les faits, ce dernier suit presque toujours les avis du Conseil (ses successeurs feront de même), d'autant plus aisément que le Conseil refuse d'apprécier les décisions de l'administration prises pour des motifs «politiques».

Évolutions ultérieures

La Restauration regarde cette institution napoléonienne avec méfiance. Le Conseil, même s'il n'est plus mentionné dans la Charte (qui tient alors lieu de Constitution) est conservé, mais ses avis sont moins sollicités, et l'activité se recentre sur sa fonction contentieuse. Le Conseil retrouve légèrement de lustre sous la Monarchie de juillet[11], et la IIe République en 1849 le renforce en mettant fin à la justice retenue. Le Conseil reçoit la justice déléguée. Dans sa fonction contentieuse, il ne donne plus des avis, certes le plus souvent suivis, mais rend «au nom du peuple français» des arrêts exécutoires, tout comme les tribunaux de l'ordre judiciaire. En même temps, est créée la fonction de commissaire du gouvernement. Napoléon III revient à la justice retenue en 1852, tout en donnant, comme son oncle, un grand rôle au Conseil.

La IIIe République naissante, par la loi du 24 mai 1872 sur l'organisation du Conseil d'État, rend au conseil la justice déléguée. Elle institue aussi la fonction de vice-président du Conseil d'État. Le Conseil s'installe au Palais-Royal, dans ses locaux actuels, en 1875. Le palais d'Orsay, qu'il occupait auparavant, avait brûlé au cours de la Commune. Cette même année 1875, par l'arrêt Prince Napoléon[12] (Conseil d'État, 19 février 1875), le Conseil abandonne sa doctrine selon laquelle il doit s'abstenir de juger des décisions du gouvernement prises pour des motifs d'intérêts politiques. Le 21 janvier 1921, le Tribunal des conflits porte un sérieux coup à l'unité de l'ordre administratif, avec son arrêt Société commerciale de l'ouest africain (bac d'Eloka) , qui va, par principe, mettre les services publics industriels et commerciaux sous la juridiction de l'ordre judiciaire. Cette introduction du droit privé dans la sphère administrative, répondant au postulat critiquable que le juge judiciaire est mieux à même de défendre les intérêts des personnes privées, entraîne actuellement une grande complexité des relations entre les deux ordres de juridiction.

Sous Vichy, le Conseil a été un instrument de la politique répressive du régime, en particulier en ce qui concernait les juifs et les communistes. Allant même plus loin quelquefois que ce qui lui était demandé, le Conseil d'État a ainsi pu, avec l'avis de la commission ad hoc du statut des juifs, interne au Conseil, instaurer une présomption de judéité, qui n'était pas exigée par la loi 2 juin 1941 sur le statut des Juifs. Un seul conseiller a refusé de prêter serment au maréchal Pétain.

À partir de 1945, les conseillers d'État seront pour la majorité issus de l'École nationale d'administration nouvellement créée. En 1953, sont créés les tribunaux administratifs, issus des conseils interdépartementaux de préfecture. Ces tribunaux forment un premier degré de juridiction, et le Conseil d'État n'intervient dorénavant dans la majorité des affaires que comme juridiction d'appel. En 1958, le Conseil participe à la rédaction de la nouvelle Constitution. Michel Debré, alors garde des Sceaux et futur premier ministre, qui coordonne les travaux, est un ancien conseiller d'État, tout comme Georges Pompidou, son successeur à Matignon. Les relations entre le Conseil et le général De Gaulle pendant les premières années, marquées par la guerre d'Algérie, sont quelquefois tendues, ou alors exécrables. Ainsi, si l'arrêt Rubin de Servens[13] (Conseil d'État, 2 mars 1962) reconnaît au chef de l'État la possibilité d'exercer le pouvoir législatif, au titre de l'article 16 de la Constitution (pleins pouvoirs) , sans contrôle du Conseil d'État, l'arrêt Canal, Robin et Godot[14] (Conseil d'État, 19 octobre 1962) annule des mesures prises par le président dans le cadre des pouvoirs spéciaux confiés par la loi référendaire du 13 avril 1962, les assimilant à des ordonnances, soumises au juge administratif. Plus grave, l'assemblée générale du Conseil d'État (formation consultative), d'accord avec la majorité de la doctrine, juge illégal l'usage de l'article 11 pour inscrire dans la Constitution l'élection du président de la République au suffrage direct. L'avis, normalement confidentiel et réservé au gouvernement, est publié dans la presse. De Gaulle passe outre. Il envisage un moment une réforme en profondeur du Conseil, mais le projet sera abandonné.

En 1987, sont créées les cours administratives d'appel, deuxième degré de juridiction entre les tribunaux administratifs et le Conseil d'État, pour alléger la charge de ce dernier. Pour de nombreuses affaires, les formations contentieuses du Conseil d'État n'interviennent plus qu'en cassation. En même temps, les magistrats de l'ordre administratif se voient confirmer, pour assurer leur indépendance, des garanties proches de celles des magistrats de l'ordre judiciaire, tout spécifiquement l'inamovibilité.

Dans sa fonction de conseiller du gouvernement, le Conseil a rendu dans les dernières années quelques avis marquants sur des questions d'actualité, tels celui du 27 novembre 1989, dit port de signe d'appartenance à une communauté religieuse, lors de la première affaire du foulard islamique ou encore celui du 22 août 1996, dit séjour des étrangers non ressortissant de l'Union européenne, lors de l'affaire de l'occupation de l'église Saint-Bernard par des étrangers en situation irrégulière.

Qui siège au Conseil d'État ?

Les membres du Conseil d'État

Les membres du Conseil d'État, à peu près 350 dont à peu près 80 en détachement, forment un corps de fonctionnaires comportant plusieurs grades[15] :

Les auditeurs de 2e classe sont recrutés exclusivement à la sortie de l'École nationale d'administration. Le Conseil d'État est le plus souvent choisi par les élèves les mieux classés, concurremment avec l'Inspection générale des finances, et devant la Cour des comptes et les autres administrations. Au niveau des maîtres des requêtes, trois nominations sur quatre sont faites parmi les auditeurs de 1re classe et la dernière peut être faite «au tour extérieur » par décret du président de la République, parmi les fonctionnaires ayant au moins dix ans de service public. Au niveau des conseillers d'État, une nomination sur trois peut être faite au tour extérieur, par décret en Conseil des ministres, parmi les personnes âgées de plus de 45 ans.

Juridiquement, les membres du Conseil d'État ne sont pas des magistrats (à la différence des membres d'autres juridictions administratives comme les juridictions financières, les cours administratives d'appel et les tribunaux administratifs) mais des fonctionnaires. Leur statut est moins protecteur que le statut général de la fonction publique, surtout en ce qui concerne le régime des sanctions et l'avancement, qui se fait habituellement exclusivement au choix. Néanmoins, la pratique est venue suppléer les lacunes du statut : elle conduit, pour garantir l'indépendance du Conseil d'État vis-à-vis du pouvoir politique, à ce que l'avancement se fasse essentiellement à l'ancienneté ainsi qu'à ce qu'on ne prenne pas de mesures disciplinaires vis-à-vis des membres du Conseil d'État, sauf cas exceptionnel. L'intervention du Président de la République et du Conseil des Ministres dans la nomination des membres du Conseil d'État pose cependant la question récurrente de son impartialité.

En outre, le gouvernement peut nommer, par décret en Conseil des ministres, des conseillers d'État en service extraordinaire, pour quatre ans, parmi des personnalités choisies à cause de leurs compétences. Ces conseillers d'État n'exercent que des fonctions administratives.

La progression à l'ancienneté ne joue pas pour les nominations à des fonctions à l'intérieur du Conseil d'État (telles que rapporteur public au contentieux ou président de sous-section), même quand ces fonctions correspondent aussi à des grades (président de section ou vice-président).

Vice-présidents du Conseil d'État

Le Conseil d'État est en premier lieu présidé, quand Napoléon Bonaparte ne le préside pas, par Cambacérès. La présidence est ensuite exercée par :

À partir de 1839, sont appelés vice-présidents :

La loi Dufaure du 24 mai 1872 réorganise le Conseil d'État. Surtout, le Conseil d'État est présidé par le vice-président du Conseil d'État, appelé par décret en conseil des ministres parmi les conseillers d'État ; l'assemblée générale du Conseil peut cependant être présidée par le premier ministre ou, en son absence, par le ministre de la Justice[16], [17], [18].

Liste des vice-présidents depuis 1872 :

Le personnel du Conseil d'État

Environ 380 personnes, fonctionnaires et contractuels, aident au bon fonctionnement du Conseil d'État et du reste de la juridiction administrative.

Organisation du Conseil d'État

Salle de l'Assemblée générale du Conseil d'État

Sections et sous-sections

Le Conseil d'État comprend sept sections[19] :

Jusqu'à la réforme de 2010, les membres du Conseil d'État pouvaient être affectés selon le cas :

Avec la réforme de 2010, les membres du Conseil d'État sont affectés à une ou deux sections, certains d'entre eux (jeunes magistrats, président et présidents adjoints de la section du contentieux) ne pouvant être affectés qu'à l'unique section du contentieux.

Formations du Conseil d'État statuant au contentieux

Salle du contentieux du Conseil d'État

Les fonctions juridictionnelles du Conseil d'État sont exercées de manière collégiale, sauf pour certaines décisions qui sont prises à juge unique (procédure de référé, irrecevabilité manifeste... ).

Il existe quatre types de formations au contentieux. L'instruction des affaires et le jugement des affaires simples sont confiés généralement à une sous-section.

Les autres formations sont réunies pour le jugement des affaires ou, plus rarement, leur instruction. La formation de sous-sections réunies ne réunissait initialement que deux sous-sections. La réforme de 2010 prévoit que peuvent être réunies deux, trois ou quatre sous-sections.

L'assemblée du contentieux, présidée par le vice-président, est la formation la plus solennelle. Elle se réunit rarement.

Formations de jugement du Conseil d'État
Nom de la formation Composition Effectif minimal Réf. du code de justice administrative
Sous-section
  • Président de sous-section
  • Deux assesseurs (conseillers d'État)
  • Conseillers d'État et maîtres des requêtes
  • Rapporteur
3 R. 122-14
Sous-sections réunies
  • Président adjoint de la section du contentieux
  • Présidents de chaque sous-section
  • Assesseur (s) de chaque sous-section
  • Conseiller d'État d'une autre sous-section (occasionnellemen)
  • Rapporteur
5 ou 7 R. 122-15
Section du contentieux
  • Président de la section du contentieux
  • Les trois présidents adjoints
  • Présidents des sous-sections
  • Rapporteur
9 R. 122-18
Assemblée du contentieux
  • Vice-président du Conseil d'État
  • Les présidents des sept sections
  • Les trois présidents adjoints de la section du contentieux
  • Le président de la sous-section qui a connu de l'affaire en premier
  • Les quatre présidents de sous-section les plus anciens dans leurs fonctions en dehors du précédent
  • Rapporteur
9 R. 122-20

Formations du Conseil d'État dans ses fonctions administratives

Salle de la section des finances du Conseil d'État

Pour son rôle de conseiller du gouvernement, le conseil d'État siège généralement en section administrative.

Il est aussi envisageable de réunir une commission comprenant des représentants de plusieurs sections administratives, mais aussi l'assemblée générale du Conseil d'État. Une commission permanente a pour rôle d'examiner les projets de texte que le gouvernement souhaite voir étudier d'urgence.

Formations administratives du Conseil d'État
Nom de la formation Composition Effectif minimal Réf. du code de justice administrative
Section
(formation ordinaire ou formation plénière)
  • Président de la section
  • Six conseillers d'État au minimum
  • Maîtres des requêtes
  • Auditeurs
4 R. 123-6
Sections réunies ou commission spéciale
  • Vice-président du Conseil d'État
  • Présidents des sections administratives concernées
  • Conseillers d'État et maîtres des requêtes des deux sections
  • Rapporteur
4 R. 123-10
Assemblée générale en formation ordinaire
  • Vice-président du Conseil d'État
  • Les présidents des sept sections
  • Un des trois présidents adjoints de la section du contentieux
  • Les présidents adjoints des sections administratives
  • Dix conseillers d'État de la section du contentieux
  • Un conseiller d'État par section administrative
  • Rapporteur
la moitié des membres (16) R. 123-14
Assemblée générale en formation plénière
  • Vice-président du Conseil d'État
  • Les présidents des sept sections
  • La totalité des conseillers d'État
  • Rapporteur
le quart des membres R. 123-13
Commission permanente
  • Vice-président du Conseil d'État
  • Président d'une section administrative
  • Deux conseillers d'État par section
  • Rapporteur
4 R. 123-22

Services du Conseil d'État

Les services du Conseil d'État comprennent :

Le secrétariat de la section du contentieux

Dirigé par le secrétaire du contentieux, il comprend :

Les secrétariats de section administrative

Chaque section administrative dispose de son secrétariat :

Le secrétariat général

Il regroupe :

La mission permanente d'inspection des juridictions administratives

Le secrétariat général des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel

Le centre de documentation

Grands arrêts du Conseil d'État

Les jurisprudences du Conseil d'État et du Tribunal des conflits ont été déterminantes pour la formation et l'évolution du droit administratif français. On nomme «grands arrêts» les décisions qui ont eu une importance spécifique de ce point de vue. L'étude du droit administratif passe obligatoirement par la prise en compte de ces arrêts.

Rapports publics du Conseil d'État

Chaque année, le Conseil d'État publie un rapport public en deux parties. La première fait le bilan annuel de la totalité de l'activité juridictionnelle et administrative du Conseil. La seconde est consacrée à un thème, chaque année différent.

Ont ainsi été traités :

Institut français des sciences administratives

Le Conseil d'État abrite le siège de l'Institut français des sciences administratives habituellement présidé par le vice-président du Conseil d'État. De nombreux conseillers d'État sont membres de l'institut et participent à ses travaux. L'actuel secrétaire général de l'institut (Terry Olson) est ainsi conseiller d'État délégué aux relations internationales et ancien commissaire du gouvernement.

En 2009, le Conseil d'État accueilli le colloque de l'Institut français des sciences administratives organisé dans la salle de l'assemblée générale sur le thème : «sécurité publique : partenariat puissance publique, acteurs privés».

Notes et références

Notes

  1. Le Conseil d'État se déclare même le descendant de la "curia regis". (Conseil d'État : Naissance et évolution)

Références

  1. «Le Conseil d'État comprend 300 membres dont 200 sont présents au Palais-Royal, épaulés au quotidien par 390 agents.» (L'organisation du Conseil d'État selon le site officiel)
  2. Jean Massot, Olivier Fouquet, Le Conseil d'État, juge de cassation, Berger-Levrault, 1993
  3. Code de justice administrative (CJA), art. L. 113-1.
  4. Décret n° 2008-225 du 6 mars 2008 relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil d'État
  5. Pierre Delvolvé, Franck Moderne, «La réforme du Conseil d'État (décret n° 2008-225 du 6 mars 2008 relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil d'État)», Revue française de droit administratif (RFDA) 2008, p. 213
  6. Frédéric Rolin, «La "procolisation" du Conseil d'État : bref aperçu sur le décret n° 2008-225 du 6 mars 2008 relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil d'État», 7 mars 2008
  7. Cf. page consacrée au rôle de gestion des TA et CAA sur le site du Conseil.
  8. Pascale Gonod, «Le vice-président du Conseil d'État, ministre de la juridiction administrative ?», Pouvoirs n°123, pp. 117-132
  9. Liste des membres du Conseil supérieur des TA et CAA parue au Journal officiel du 3 janvier 2006.
  10. Publication de la LJA disponible en ligne sur le site officiel. Pour une illustration, v. le numéro 13 d'octobre 2006 consacré à la nomination de Jean-Marc Sauvé.
  11. Cf. l'article d'Alexandre-François Vivien en 1841, dans la Revue des Deux Mondes, à propos du Conseil d'État, de ses attributions et de sa nouvelle organisation.
  12. Arrêt Prince Napoléon
  13. Arrêt Rubin de Servens.
  14. Arrêt Canal, Robin et Godot.
  15. http ://www. legifrance. gouv. fr/affichCodeArticle. do;jsessionid=99EA847798927A6808F9AC57D7A51CFD. tpdjo05v_3?idArticle=LEGIARTI000006449178&cidTexte=LEGITEXT000006070933&dateTexte=20100801 Article L121-2 du code de justice administrative
  16. Article L121-1 du Code de justice administrative.
  17. Pascale Gonod, La présidence du Conseil d'État républicain, Dalloz, 2005
  18. «Le Vice-Président du Conseil d'État», sur le site du Conseil
  19. Organisation du Conseil d'État (site officiel).
  20. «Un nouveau tribunal administratif à Montreuil», La Semaine Juridique Administrations et Collectivités territoriales, n° 36, 31 août 2009, act. 948
  21. Montreuil va soulager la justice
  22. Site du Conseil d'État, page «Droit au logement, droit du logement», Rapport annuel du Conseil d'État

Bibliographie et webographie utilisée

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Recherche sur Amazone (livres) :



Principaux mots-clés de cette page : conseil - état - sections - administrative - président - administratif - contentieux - conseiller - juridictions - droit - gouvernement - justice - administration - fonction - avis - lois - formation - vice - arrêts - membre - publique - ordre - décret - juge - cour - 2008 - tribunaux - décisions - site - public -


Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_d%27%C3%89tat_(France).
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/11/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu