Disposition bépo
Le bépo est une disposition des symboles et caractères sur les touches de clavier d'ordinateur facilitant la saisie du français, en respectant ses règles de typographie, et des langages de programmation.
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Disposition de touches - Ergonomie - Hygiène et sécurité du travail - Hygiène et sécurité - Droit du travail
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Le bépo est une disposition des symboles et caractères sur les touches de clavier d'ordinateur facilitant la saisie du français, en respectant ses règles de typographie, et des langages de programmation. Elle donne accès à de nombreux caractères d'autres langues.
La démarche du projet est fondée sur la méthode utilisée pour la disposition Dvorak américaine, à savoir un certain nombre de règles établies par August Dvorak, la première étant de placer les lettres les plus utilisées sur les touches les plus accessibles, divisant par deux les déplacements des doigts sur le clavier comparé à la disposition AZERTY. Dans le cadre d'une frappe à dix doigts ainsi qu'à l'aveugle, cela permet un confort accru — y compris dans les bras et les épaules —, un apprentissage facilité et un gain en vitesse. Enfin, compte tenu de la diminution des contraintes il y a de bonnes chances que cela participe à prévenir les troubles musculosquelettiques comme le syndrome du canal carpien ou les tendinites tout en participant à une bonne ergonomie du poste de travail.
L'objectif final du projet est que la disposition soit incluse par défaut dans les dispositifs d'exploitation et si envisageable normalisée par un organisme officiel.
Contraintes de la disposition azerty
La disposition actuelle des claviers français (azerty) est en fait dérivée de la disposition américaine, le qwerty, avec pour principales différences les passages des chiffres en position majuscule, l'ajout de lettres accentuées (é, è, à et ç), et l'inversion de A/Q et Z/W. Les autres pays francophones (Canada, Belgique, Suisse) ont d'autres versions toujours différentes plus ou moins proches de l'azerty ou du qwerty.
Sans entrer dans les détails historiques (lire pour cela cette bande dessinée en anglais), la principale caractéristique du qwerty — et de ses dérivés — est d'éviter le chevauchement des barres sur les machines à écrire mécaniques, et absolument pas de favoriser la frappe d'une langue ou d'une autre. Cette contrainte mécanique n'existant plus sur les claviers actuels, nous avons toute latitude pour réorganiser les touches de façon plus logique, et partant, plus efficace.
Les défauts de l'azerty :
- les caractères les plus habituels ne sont pas les plus aisément accessibles ;
- à l'inverse, des caractères rares sont particulièrement accessibles ; citons pour exemple : «Z», «;» ou «K» ;
- les lettres accentuées sont difficilement accessibles, positionnées sur la rangée des chiffres ;
- des caractères usuels du français ne sont quelquefois tout simplement pas accessibles : œ, «, », les majuscules accentués, l'espace insécable ;
- il y a un gros déséquilibre entre les deux mains (58 % de frappes pour la main gauche tandis qu'il y a plus de caractères sous la main droite) ;
- aucune optimisation propre à la langue française n'a été faite.
Pour résumer, on est proche de l'efficacité d'une répartition aléatoire ! Et le hasard n'a pas bien fait les choses. Ainsi, sans qu'on puisse affirmer que c'est une disposition dangereuse et responsable de pathologies, il est évident qu'elle est génératrice d'inconfort, rend la frappe compliquée et ne permet pas d'écrire dans un français correct.
Avantages de la disposition bépo
Ergonomie
Presque l'ensemble des remarques ergonomiques concernant le bépo s'entendent dans le cadre d'une frappe à l'aveugle à dix doigts. C'est un investissement préalable indispensable et bien moins compliqué qu'il n'y paraît. Pour une efficacité optimum, une bonne ergonomie du poste de travail est indispensable. Nous ne prétendons pas apporter une disposition à l'ergonomie idéale. Pour ce faire, il faudrait remiser les claviers décalés, tout comme la majorité des claviers dits «ergonomiques» et concevoir un nouveau clavier matériel. De manière pragmatique, la disposition est conçue pour les claviers les plus communs actuellement : les claviers azerty 105 touches. Cela dit, le bépo est compatible avec les claviers ayant une autre disposition, avec les claviers ergonomiques, ainsi qu'avec ceux qui ne possèdent pas de touches Windows ou de 105e touche.
- «Fluidité»
La disposition des caractères et symboles permet de :
- «sortir» le moins de fois envisageable les doigts de la ligne de repos. Elle contient les caractères AUIE, à gauche et TSRN à droite. En bépo les deux tiers de la frappe se font sur la ligne de repos contre légèrement plus de 20 % en azerty ;
- répartir équitablement le nombre de frappes entre main gauche et main droite ;
- diminuer la distance totale parcourue par les doigts de moitié vis-à-vis de l'azerty ;
- diminuer le nombre de digrammes à une main (¡ chiffres !) ;
- ne jamais avoir recours à la rangée du haut du clavier (chiffres et symboles) pour un texte en français ;
- utiliser l'ensemble des types de claviers (dont les claviers ergonomiques qui ont la majorité du temps 104 touches) sans perte d'efficacité ;
- simplifier les digrammes comprenant des caractères de la rangée inférieure du clavier, sous la main gauche (zone peu accessible sur les claviers décalés).
Il en résulte un très grand confort d'utilisation. Une impression de facilité et de moindre fatigue.
- Vitesse et endurance
Précisons pour commencer que la vitesse n'est pas un but en soi, le confort et l'endurance sont énormément plus importants : une frappe à 70 mots par minute (vitesse assez vite atteinte en bépo) est au-dessus de la moyenne et plus que confortable pour un usage quotidien. Quoique nous ne disposions pas de chiffres, certains estiment qu'on tape plus vite et plus longtemps avec une disposition optimisée. Le raisonnement ne manque pas de logique, ni d'attraits : puisque les doigts bougent nettement moins, que la distance vers les touches est d'autant plus réduite que les caractères sont habituels et que l'alternance des mains est énormément plus importante, il est particulièrement raisonnable d'imaginer qu'à effort équivalent, la vitesse est plus élevée. De même en diminuant les contraintes sur les doigts (muscles et articulations) il est fort probable que le gain en confort et la facilité «mécanique» à enchaîner les mouvements permettent de taper plus longtemps à une vitesse plus soutenue. De fait, le record de vitesse dactylographique est établi à plus de 200 mots par minute sur une disposition dvorak américaine.
- Apprentissage
Plusieurs facteurs rendent l'apprentissage du bépo plus facile que celui d'autres dispositions :
- accès immédiat à l'ensemble des caractères courants ;
- optimisation des digrammes courants ;
- logique de placement des caractères et symboles servant aux trouver sans difficulté, même s'ils sont peu utilisés.
Ces éléments permettent d'apprendre rapidement le clavier par cœur et d'acquérir particulièrement vite les réflexes pour taper les digrammes et trigrammes courants.
- Caractères disponibles
Sans qu'aucune concession ait été faite pour l'usage du français et des langages de programmation, le bépo permet d'accéder directement à de nombreux symboles et caractères accentués des langues étrangères. Surtout l'ensemble des langues officielles de l'Union Européenne basées sur l'alphabet latin sont disponibles, mais également de nombreuses touches mortes comme les lettres grecques, l'ensemble des symboles monétaires, les chiffres en indice et en exposant, ou encore les caractères typographiques des autres langues tels «¿», «¡» ou «„».
Multi-plateformes et transportable
La disposition bépo est disponible pour l'ensemble des principaux dispositifs d'exploitation : FreeBSD, GNU/Linux, Mac OS X, OpenBSD, NetBSD, OpenSolaris, et bien sur , Windows
Cela veut dire que le comportement du clavier sera toujours précisément le même sur tous ces dispositifs.
- Les pilotes apportés permettent une installation :
- pour tout le dispositif (nécessitent les droits d'administrateurs de la machine) ;
- pour l'unique utilisateur (ne nécessite aucun droit spécifique) : ceci permet d'avoir l'ensemble des pilotes sur Modèle :Dl afin d'utiliser le bépo où qu'on soit ;
- un des objectifs du bépo est d'être reconnu comme norme dvorak francophone (tel que le dvorak anglais l'est ), ceci favoriserait l'inclusion par défaut dans l'ensemble des dispositifs d'exploitation — ce qui est déjà le cas pour les dispositifs Unix récents.
Source ouverte
La disposition bepo est disponible sous licence libre ce qui permet sa diffusion avec l'ensemble des dispositifs d'exploitation. Elle peut aussi être modifiée sans aucune contrainte. Concernant la distribution d'une version modifiée, voir les détails de la licence.
Les programmes utilisés pour générer la configuration sont tous disponibles sous licence libre. Donc, ils peuvent être utilisés pour retracer l'évolution de la configuration, ou pour générer une nouvelle disposition adaptée à une autre langue (merci de nous le signaler).
Règles de création et d'optimisation
- symboles les plus courants positionnés sur la rangée du milieu ;
- alternance des mains ;
- répartition du nombre de frappes entre les deux mains ;
- prévention de la surcharge des petits doigts qui font aussi les touches «système» : entrée, Maj., Ctrl, retour arrière (<—) ;
- amélioration de l'accessibilité des digrammes les plus courants.
Touche modificatrice
Pour pallier le manque de touches face à la grande variété de caractères utiles, il a été choisi de donner un rôprincipal à la touche modificatrice AltGr, localisée à droite de la barre d'espace et actionné par le pouce droit. Les intérêts de cette touche modificatrice sont les suivants :
- présente sur l'ensemble des claviers ;
- utilisation d'un doigt fort, mobile et bien peu sollicité sur les dispositions actuelles ;
- les pouces ne travaillent que peu lors de la frappe, leur ajouter la charge de travail consistant à actionner la touche AltGr ne les surchargent absolument pas, de fait les claviers ergonomiques ont tous cette démarche : donner plus de travail — par conséquent de touches — aux pouces ;
- pas d'augmentation du nombre de frappes (au contraire de une touche morte qui nécessite deux frappes consécutives pour une lettre) ;
- pas ou particulièrement peu de perte de vitesse car les caractères faits avec une touche modificatrice se font par l'appui simultané de deux touches, et le bépo a été conçu de manière à utiliser le couple AltGr effectué par la main droite associé à une touche localisée sous la main gauche dans l'objectif d'éviter les frappes simultanées d'une seule main.
Logique de placement
En vue de favoriser l'apprentissage et l'utilisation, la disposition a été créée de manière à simplifier au maximum le schéma corporel correspondant au clavier. De même, on cherche à diminuer la charge mentale indispensable à son utilisation. Voici par conséquent les règles appliquées :
- toute majuscule se trouve sur la combinaison Maj. de sa minuscule ;
- les deux caractères membres d'une paire — (), {}, <>, «», [], “”, ‘'— sont toujours côte à côte, du même côté du clavier (à gauche) et sur les mêmes paire de doigts (quelques exceptions) ;
- les opérateurs mathématiques sont regroupés ;
- dans la mesure du possible, les accents morts sont tous sur la couche AltGr et positionnés sur la touche la plus logique envisageable qui leur correspond, rendant leur accès simple et logique même pour des accents peu utilisés. Ils ne sont jamais positionnés sur les combinaisons [Altgr]+[Maj. ] sur la main droite, pour garantir qu'ils soient réellement utilisables ;
- tout est fait pour rendre l'usage d'un français de qualité facile, logique et indépendant des logiciels utilisés :
- accès direct aux guillemets français : “«” et “»” ;
- accès au tiret sur cadratin «—», à l'apostrophe typographique «'», ou encore aux vrais points de suspension «…» ;
- toutes les majuscules accentuées sont présentes et en position [Maj. ] de leur minuscule ;
- œ et Œ respectivement en AltGr et Maj+AltGr «o» ;
- æ et Æ respectivement en AltGr et Maj+AltGr «a» ;
- accès facile à l'espace insécable, en Maj+espace ;
- placement de signes qui nécessitent l'espace insécable sur le même modificateur qu'elle : l'espace insécable est sur Maj. +espace ; les «;», «:», «!» et «?» sont tous en position Maj.
- placement logique de la ponctuation : le point «.» est avec le double point «:» et les points de suspension «…», la virgule «, » avec le point-virgule «;» ;
- accès à l'ensemble des signes nécessaires à la programmation dans la logique de leur utilisation, sans diminuer la facilité d'usage du français (ce qui nécessite quelques concessions). Surtout, aucun caractère ASCII n'est disponible seulement en AltGr+Maj.
Un agencement optimisé
- les lettres les plus utilisées sont les mieux positionnées ;
- alternance des mains facilitée ;
- disposition tenant compte des digrammes les plus courants du français ;
- les membres d'une paire sont côte à côte : (), {}, <>, «», [], “”, ‘'.
Une typographie soignée
- toutes les lettres du français, y compris les majuscules Ç, Œ, Æ, É, È, À, Ÿ, etc. ;
- les guillemets : «» “ ” ‘' ; l'apostrophe typographique (') ;
- les points de suspension (…) et les différents tirets, dont le tiret quadratin (—) et le tiret demi-quadratin (–) ;
- l'espace insécable et l'espace insécable fine.
Une disposition complète
- les caractères nécessaires aux langues officielles de l'Union européenne : ă ā å ą ć ċ č ď ė ě ē ę ġ ģ ħ ī į ij ķ ļ ł ń ň ņ ő ø ŕ ř ś š ș ț ť ū ů ų ű ź ż ß et leurs majuscules ;
- le gallois : ŵ ŷ Ŵ Ŷ ; le turc et l'azéri : ğ Ğ ı İ Ə ə ; l'islandais : ð Ð þ Þ ;
- l'espéranto : ĉ ĝ ĥ ĵ ŝ ŭ Ĉ Ĝ Ĥ Ĵ Ŝ Ŭ ;
- le grec monotonique : α β γ δ ε ζ η θ ι κ λ μ ν ξ ο π ρ σ τ υ φ χ ψ ω (+ majuscules) ;
- les chiffres en exposants ¹²³⁴⁵ et en indices ₆₇₈₉₀ ;
- quelques symboles scientifiques : ± − ÷ × ≠ ≃ ≮ ≯ ≤ ≥ ≰ ≱ ≲ ≳ ¼ ½ ¾ ‰ ;
- les symboles monétaires : ฿ ₵ ¢ ₡ ₫ € ƒ ₲ ₴ ₭ £ ₤ ₥ ₦ ₱ ₨ ? ? ? ? ₪ ₮ ₩ ¥ ₳ ₢ ₰ ₯ ₠ ₣ ℳ ₧ ;
- et bien d'autres caractères grâce à un dispositif complet et logique de vingt touches mortes.
Notes et références
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